La crise migratoire « les » rend fous – je veux, bien sûr, parler des oligarques de la caste jacassante qui racontent n’importe quoi.
Le plus impressionnant, peut-être, tient dans le traitement de l’accord européen du 29 juin.
À en croire la belle unanimité des médias français, grâce à l’opiniâtreté d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel, la crise migratoire était, pour ainsi dire, résolue.
En tout cas, l’accord marquait un premier pas dans la « bonne » direction.
Inutile de dire que, compte tenu de l’orientation des médias politiquement corrects, cette annonce n’était pas vraiment de nature à me rassurer.
D’autant qu’Emmanuel Macron se félicitait de la victoire de la « coopération européenne ».
C’était tout simplement faux. L’accord en question marquait, en réalité, le triomphe du groupe de Visegrad, de l’Italie et de l’Autriche – sans parler d’Horst Seehofer, le ministre allemand de l’Intérieur qui est devenu le cauchemar de la chancelière.
Il n’y a rien, dans l’accord, sur les fameux quotas, rien sur l’obligation d’accueillir les migrants. Tout est sur la base du volontariat. Mieux, les ONG, qui se substituent souvent aux passeurs sont explicitement visées dans le texte de l’accord.
Le plus vraisemblable, c’est que cet accord ne serve à rien. Mais s’il devait effectivement s’avérer un « bon signal », comme l’a déclaré Mme Merkel, ce serait comme le signal de la fin de l’utopie mondialiste.
Lentement, la « mondialisation heureuse » s’estompe et l’histoire reprend ses droits.
Il est frappant, à ce propos, de voir se reconstituer sous nos yeux les vieux empires. L’Autriche, la Hongrie et l’ensemble du groupe de Visegrad, aidés de l’Italie et de la Bavière, reconstituent pratiquement le saint empire, dont l’unité s’est forgée par la lutte contre l’islam (naguère l’empire ottoman, aujourd’hui l’invasion migratoire).
La Prusse de Merkel, allié traditionnel de la Turquie, tente en vain de freiner cette évolution.
Le plus absurde est la politique de la France qui continue à soutenir ses adversaires.
Jadis, les révolutionnaires n’avaient rien compris au renversement d’alliance de Louis XV qui, voyant la Prusse menacer, s’était rapproché de l’Autriche, et ils ont consciencieusement détruit ce renversement d’alliance, jusqu’à la funeste bataille de Sadowa qui préparait la naissance d’un nouveau Reich – lequel envahit trois fois la France en moins d’un siècle.
Aujourd’hui, M. Macron s’obstine à soutenir Mme Merkel, dont les intérêts sont pratiquement contraires aux nôtres, au lieu de soutenir la Hongrie ou l’Autriche, nos alliés naturels.
Mais, en matière de folie, l’Himalaya fut atteint avec le limogeage de l’ambassadeur de France en Hongrie, Éric Fournier.
L’opération se fit en trois temps, comme une valse autrichienne. Tout d’abord, les trotskistes de Mediapart publièrent une note confidentielle de l’ambassadeur qui justifiait la politique de Viktor Orban.
On se demande comment l’officine d’Edwy Plenel s’est procuré la note, mais on se doute que celle-ci n’a pas dû plaire à tous ses destinataires.
Deuxième temps : Emmanuel Macron dénonce les propos de l’ambassadeur, mais s’oppose à toute sanction, pour ne pas créer de « délit d’opinion dans la fonction publique ».
Avant, troisième temps, de limoger Éric Fournier dès le lendemain ! Si tous les fonctionnaires qui disent ce qu’ils pensent sont ainsi « remerciés », on comprend que les dirigeants vivent dans un monde Potemkine, sans le moindre rapport avec la réalité. La crise migratoire les rend fous, oui, mais, en outre, leur folie les conduits à se couper de plus en plus de la réalité, aggravant encore cette folie.
Guillaume de Thieulloy – Les 4 vérités