La Transnistrie, le pays qui n’existe pas entre la moldavie et l’Ukraine ou les enclaves de l’ex-Union soviétique…
Il existe en Moldavie une enclave proche d’Odessa et qui à la manière des deux Osséties est partagée entre l’Ukraine et la Moldavie et est un lieu réservoir de russophiles d’origine cosaque. Encore un vestige du refus de certains habitants de renoncer à l’Union Soviétique. Tout le monde a décidé de ne pas contrarier leur particularisme, mais en cas de conflit ils peuvent exploser. Je les avais découvert lors de la crise géorgienne où ils s’étaient déchaînés pour bénéficier du même statut que l’Ossétie et l’Abakhasie, être rattachés à la Russie. leur thèse était simple: nous n’avons pas voulu la fin de l’URSS, c’est le seul système légal, les autres ont fait un coup d’Etat. D’ailleurs ils sont eux mêmes issus d’un régiment cosaque installé là et ils ne craignent pas de se battre, en 1992 épaulés par la 14 e armée russe ils ont défendu leur indépendance contre une Moldavie qui n’a pas insisté.
La majeure partie de la Transnistrie ukrainienne fait partie de l’oblast d’Odessa, et, historiquement, des régions de Podolie (au nord) et du Yedisan (au sud).
La partie de la Transnistrie qui appartient à la Moldavie est contrôlée depuis en 1991 par la République moldave du Dniestr, une entité autoproclamée indépendante, mais non reconnue par la communauté internationale. De jure, cette entité est reconnue par le gouvernement moldave (et par la communauté internationale) comme une « Unité territoriale autonome de la rive gauche du Dniestr », comportant 5 « rayons » (arrondissements, dont un, celui de Dubăsari, partiellement) et la municipalité de Tiraspol. De facto, la République moldave du Dniestr occupe aussi la municipalité de Tighina sur la rive droite du Dniestr et maintient son indépendance de fait grâce à des unités de volontaires « cosaques » russes ou ukrainiens, joints à la 14e armée russe, qui ont empêché la république de Moldavie d’exercer sa souveraineté sur cette partie de son territoire (guerre de Transnistrie, 1992). Depuis le cessez-le-feu de 1992, le Conseil de l’Europe considère la région de Transnistrie comme une région de « conflit larvé ».
L’historique de cette “république” est intéressante dans la mesure où la Transnitrie a été un lieu de déportation des juifs. La population qui manifeste un si grand attachement russophile est en fait au départ un peu comme en Crimée constituée à partir d’une garnison installée aux lendemains de la deuxième guerre mondiale, des cosaques qui stationnaient jusque là en Sibérie, un des mouvements de population de Staline face à des populations jugées collaborationnistes.
En Transnistrie moldave, la population est de 550 000 habitants, dont 373 000 slavophones (à parts égales russes et ukrainiens) et 177 000 roumanophones, d’après les chiffres du référendum transnistrien de décembre 2004. Le moldave/roumain y est écrit en caractères cyrilliques, comme à l’époque soviétique, alors que dans le reste de la Moldavie, il s’écrit en caractères latins.