Après les révélations concernant la condamnation de Houmria Berrada pour l’utilisation d’un faux diplôme, son parti à maintenu l’investiture de la candidate LREM dans le Nord. Son suppléant et plusieurs soutiens se sont, eux, retirés de la campagne.
Au cœur d’un scandale pour avoir été dissimulé une condamnation par la justice, la candidate de La République en marche (LREM) Houmria Berrada est lâchée par ses soutiens, à une semaine du premier tour des législatives qui auront lieu les 11 et 18 juin prochain.
«Malgré des faits avérés sur des falsifications liées à son cursus universitaire, Houmria Berrada nie et ses proches collaborateurs doivent faire face à une confiance entamée par des mensonges et déclarations de faits erronés», expliquent Christian Carnois et les autres signataires de la missive rendue publique et remise à la candidate LREM. «Nous avons donc décidé de nous désinvestir de sa campagne législative et de ne plus la soutenir», concluent-ils.
Houmria Berrada avait été condamnée à huit mois de prison avec sursis en 2011 pour «faux et usage de faux document administratif». L’année d’avant, elle avait falsifié un diplôme de l’université de Bourgogne pour pouvoir intégrer l’Ixad, l’école des avocats de Lille (rattachée à la Faculté de droit). L’affaire avait été révélée par le quotidien La Voix du Nord le 30 mai dernier. La candidate elle, a toujours nié avoir été condamnée, arguant que son casier judiciaire était vierge.
LREM maintient sa candidate
Christian Carnois avait dans un premier temps annoncé qu’il entendait «demander officiellement à ce que l’investiture soit retirée» à Houmria Berrada, avec pour conséquence potentielle l’absence de candidat LREM dans la circonscription.
Les ex-soutiens d’Houmria Berrada ont réagi en annonçant «respecter» la décision du parti. Ils ont néanmoins pointé du doigt «une analyse purement juridique de l’affaire» qui ne les satisfait pas.
Alors que les sondages continuent d’annoncer un très bon résultat pour LREM aux législatives, avec à la clef une majorité absolue assez large à l’Assemblée nationale, les scandales se multiplient autour de plusieurs candidats du parti. Un candidat en Guadeloupe a été accusé d’avoir tenu des propos homophobes lors d’une interview. A Saint-Denis, une autre candidate du parti est accusée d’avoir mis en location un appartement dans un immeuble insalubre durant cinq ans, à «un tarif exorbitant», selon une enquête de Mediapart.
Plus médiatiques, les enquêtes judiciaires visant deux membres du gouvernement, Richard Ferrand et Marielle de Sarnez, ternissent encore un peu plus l’image d’exemplarité que voulait donner LREM, alors que le gouvernement est en train d’élaborer une loi de moralisation de la vie publique.