Certaines personnes ont une confiance folle en elles-mêmes, et moi qui suis toujours dans le doute, avec un mental aussi faible que celui d’un paysan sénégalais qui voit débouler un nuage de criquets, je les admire. Je les admire car elles trouvent dans leur mégalomanie une force incroyable. Mohammed Ali était de ceux-là, il avait déclaré, “I’m the greatest” (“je suis le plus grand”), une fois qu’on a dit ça, on a autant la confiance que quand on est un homme et qu’on se voit dans la glace au sortir d’une douche bien chaude.
Ces gens-là sont increvables. Quand Zlatan dit qu’il est une légende, il le pense vraiment, c’est un malade, s’il va dans une église et qu’une dame prie Dieu, il lui dit “Je vais voir ce que je peux faire”. Juppé, qui à 70 piges doit se farcir les acnéiques de son fan-club Les jeunes avec Juppé, si dans sa tête il ne se dit pas “Vas-y mon Alain, t’es beau, t’es bon, tu vas l’avoir, l’Elysée”, et ben il laisse tomber et se colle devant Slam, le jeu de Cyril Féraud. Hollande, pareil, il vient de se taper 4 ans de terrorisme, de pluie, de sondages à 3% de satisfaits, son chien hurle à la mort quand il lui parle de son bilan, et là il se tâte pour sa réélection. Il a le mental de Bruce Lee, c’est le petit dragon de Tulle.
Sarkozy, n’en parlons pas, c’est le Mohammed Ali du 9.2. Il a perdu en 2012, il vient de passer quatre ans à écouter sa femme feuler avec sa gratte à trois cordes, moi je serais au fond du trou. Mais pas lui, ça fait quatre ans qu’il fait du jogging, il court comme un hamster dans sa roue, et là il se dit “En 2017, ça repart, les cocos !”, il a même débauché Baroin, le type à voix de téléphone rose pour cougars, et il refait un tour de piste. Ça, c’est parce que dans sa tête il est n°1, ce monsieur, vous le jetez dans un lac infesté de piranhas, il en fait des Croustibat. Le fait de se prétendre roi ferait donc de nous des rois…