Par Pierre Malpouge
Bouge, meurs et ressuscite ! A la veille des commémorations du débarquement du 6 juin 1944 sur les plages de Normandie, sort – débarque – sur les écrans un D. Day, un Jour le plus long, version blockbuster de science-fiction, dans lequel l’armée d’occupation est composée d’extraterrestres – des Mimics – forcément belliqueux, au « look » d’araignée de mer taille XXXXL et plus rapide qu’un Speedy Gonzales.
Or donc, dans un futur proche, des hordes d’extraterrestres aussi avenants qu’un calcul biliaire ont envahi la Terre et semblent invincibles. Aucune armée au monde ne semble capable de les vaincre.
Tandis que les Russes et les Chinois tentent de soutenir un front à l’Est, à l’Ouest, quelque part en Angleterre, les forces de coalition rassemblées s’entraînent et se préparent à débarquer (par voie aérienne) sur les côtes françaises afin de gagner un Paris dévasté où, semble-t-il, se trouve le point névralgique qui, une fois détruit, réduirait à néant ces saletés de bestioles. Mais voilà : jusqu’à présent, bien que surarmés et équipés façon « Robocop », les soldats sont décimés et toute tentative de débarquement est vouée à l’échec. C’est là qu’intervient le commandant William Cage (Tom Cruise), un homme ordinaire qui va devenir héros malgré lui…
Ex-publicitaire au service du journal des armées, Cage, du genre tire-au-flanc qui n’a jamais combattu et qui ne supporte pas la vue du sang, est envoyé sans explication au front et se retrouve affublé de tout l’équipement de super-combattant. Novice, à peine a-t-il posé le pied sur le sable qu’il meurt en l’espace de quelques minutes, trucidé par un alien qui lui « colle » à la peau. Un collé-serré qui lui insuffle un étrange pouvoir : celui de ressusciter. Et le voilà projeté dans une boucle temporelle, condamné à revivre le même combat et à mourir de nouveau indéfiniment. Une mort sans fin. De quoi vous « ébahistomaquer » et avoir la glotte qui se minéralise dans le gosier.
Sans cesse il va revivre la même journée mais, à chaque retour, il gagne en force et en agilité pour affronter ces adversaires venus de l’espace, au côté de Rita Vrataski (Emily Blunt), une guerrière qui n’a rien d’une dame patronnesse et qui a vécu la même situation que lui. Ensemble, au fil des combats qui s’enchaînent dans un éternel recommencement, ils vont découvrir la faille des Mimics et trouver le moyen de les anéantir. Mais c’est pas gagné d’avance…
La mort dans la peau ! Sur un scénario simpliste – adapté d’un manga de Ryousuke Takeuchi, lui-même adapté d’un roman du japonais Hiroshi Sakurazaka – qui n’est pas sans rappeler ceux d’Un jour sans fin et, plus récemment, de Source Code, le réalisateur Doug Liman nous sert un bon gros divertissement « de l’été » et développe une histoire d’héroïsme pleine de bruit et de fureur, bourrée d’effets spéciaux, avec une touche d’humour qui, bien que formatée pour des ados pas trop musclés du cerveau, se laisse voir sans faire trop de… mimique.
Lu dans Présent