Les motivations de ce choix en faveur d’Emmanuel Macron et contre Marine Le Pen apparaissent bien superficielles, sans justification doctrinale ni appel à l’enseignement de l’Eglise. Pourquoi être contre le vote Le Pen ? « Nous n’acceptons pas l’idée d’un choix déterminé par la crainte. Crainte de l’avenir, de l’Europe, du monde, de l’étranger, de l’autre. Nous ne pouvons nous résigner à ce que l’on élève des clôtures autour de la France et que l’on introduise des séparations entre les habitants de notre pays en fonction de leur nationalité. » Pourtant, la loi française n’accordant pas les mêmes droits aux habitants selon qu’ils soient français ou étrangers introduit déjà une « séparation ». Quant au choix « déterminé par la crainte », il est des craintes légitimes et d’autres qui ne le sont pas. D’ailleurs, La Croix elle-même craint… l’élection de Marine Le Pen, cet éditorial est donc un choix « déterminé par la crainte ».
En contraste, même si pour le journal « catholique » le programme de Macron ne peut recueillir sa « pleine adhésion », il lui apporte son « soutien », et ce « parce que ce candidat a fait un choix de rassemblement et de confiance dans l’avenir ». Nous aussi, nous avons confiance dans l’avenir, et nous votons Marine ! L’avenir proposé par Macron, c’est la PMA pour les « couples » lesbiens, la reconnaissance par l’état civil français des enfants nés par GPA à l’étranger et la préparation des esprits à l’euthanasie pour légiférer dans deux ou trois ans. Là-dessus, La Croix n’a aucune objection à formuler, bien que le pape, dont les rédacteurs sont dévots, ait déclaré que l’opposition à ces pratiques faisait partie des « principes non négociables de l’Eglise ».