L’homme s’appelle Jean-Luc Coronel de Boissezon. Agrégé des facultés de droit, c’est un historien réputé du droit et des institutions. Il est persécuté par l’Etat français pour avoir résisté aux black blocs. 408 universitaires appellent à le défendre.
Au début de l’année dernière, on se souvient que les groupuscules gauchistes avaient tenté de lancer un nouveau Mai 68. Des violences furent commises dans plusieurs universités, en particulier à Paris-Tolbiac, mais aussi en province, par exemple à la faculté de droit de Montpellier. De minuscules bandes, s’appuyant sur des milices black blocs, dont l’ultraviolence est à présent connue de tous, prirent en otages des milliers d’étudiants, et tentèrent un temps de faire revivre l’ambiance « tribunaux populaires » dont la classe politico-médiatique fêtait le 50e anniversaire, au nom de l’esprit soixante-huitard.
Seules les vacances scolaires finirent par avoir raison de ces atteintes à la liberté du printemps dernier, restées d’ailleurs impunies, dans la quasi-totalité des cas. A cette occasion on a pu découvrir l’étendue des dégâts provoqués par les bandes anarchistes (750 000 euros, pour ce qui concerne l’université de Montpellier). Un avant-goût de ce que l’on allait connaître, sur les Champs-Elysées et à l’Arc de triomphe, neuf mois plus tard.
Mais les rares enseignants et élèves qui ont eu la malencontreuse idée de vouloir résister aux agressions physiques de l’extrême gauche ont, eux, fait l’objet de mesures disciplinaires incroyables, sous les applaudissements de certains grands médias, qui n’ont pas encore fait leur « révolution conservatrice », c’est le moins que l’on puisse dire !
Interdit professionnel à vie, comme les plus grands criminels
A Montpellier, le doyen Pétel et le professeur Jean-Luc Coronel de Boissezon, avec un groupe d’amis, étudiants ou universitaires, eurent la malencontreuse idée de vouloir s’opposer aux black blocs et autres groupuscules anarcho-trotskistes, à la suite de l’occupation illégale de la faculté de droit, une occupation et un blocage opérés contre la volonté de l’immense majorité des personnes concernées. Mais savez-vous ce qui arriva ? Ce sont eux qui furent sanctionnés, c’est le professeur Coronel de Boissezon qui fut véritablement lynché par l’éducation nationale, et de la plus lourde des façons : une décision disciplinaire prise en catimini le 11 janvier 2019 l’a en effet carrément révoqué de son poste de professeur des universités, et l’a frappé d’une « interdiction définitive d’exercer dans tout établissement public ». Décision rarissime, sanctionnant les plus grands criminels, mais évidemment pas – jusqu’à aujourd’hui – une légitime réaction de défense de son université. Une sanction qui n’avait pas même été appliquée à Georges Boudarel, le traître et tortionnaire, gardien de camp de la mort communiste en Indochine, où de nombreux soldats français ont succombé, un Boudarel accusé de crimes contre l’humanité. Dans deux affaires, tranchées respectivement en 2011 (l’agression sexuelle d’une handicapée) et en 2015 (un détournement de fonds portant sur 10 millions d’euros), les enseignants en cause ne furent sanctionnés qu’après la condamnation pénale, pas avant, et les sanctions furent infiniment plus faibles, tant pour la durée que pour la portée des suspensions d’enseignement, avec en particulier la rémunération maintenue à 50 % dans un cas et à 100 % dans l’autre. Mais la sanction la plus lourde frappe donc ici un enseignant coupable d’autodéfense ; elle est infligée à un père de famille de 51 ans, qui a commis le crime de ne pas supporter les atteintes à la liberté et les dégradations et menaces venues d’admirateurs locaux des Boudarel d’aujourd’hui.
Si cela se passait dans la Turquie d’Erdogan…
Bien entendu le professeur a fait appel devant le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). Mais l’appel n’est pas suspensif de cette décision inique. Qui plus est, les occupants illégaux du 22 mars 2018 ont obtenu qu’il soit poursuivi devant la juridiction pénale.
La situation est tellement scandaleuse que 408 universitaires sont montés au créneau pour défendre ce professeur courageux, ainsi que le doyen Pétel, victime lui aussi de cette chasse aux sorcières. Depuis deux mois l’enseignant n’est plus payé, et n’a même pas accès au chômage, ni n’a les moyens financiers de se défendre. Si cela se passait dans un autre pays, par exemple la Turquie d’Erdogan, l’Algérie de Bouteflika, ou le Venezuela de Maduro, on appellerait cela, à juste titre, un régime dictatorial.