Par Edmond Furax
Donner de la visibilité à l’invisible, que voilà un vaste programme! Toutefois, c’est le challenge du 5 mars, journée mondiale d’origine canadienne, célébrée depuis quelques années déjà… D’une façon générale, l’on évoque le travail invisible pour parler de celui des mères de familles. Ce qualificatif d’invisible procède du fait que cette valeur n’est ni reconnue ni comptabilisée dans les comptes nationaux tel le PIB (produit intérieur brut). Sachez le, ce qui est bénévole est invisible. Quoique, je connaisse des dadames qui coûtent fort cher à leurs époux…
Selon l’association canadienne Afeas à l’origine de cette réflexion, on estimait déjà, en 1995, à 11 000 milliards de dollars américains la valeur annuelle du travail invisible et non rémunéré des femmes à travers le monde (source ONU). Onze ans plus tard?
Pour illustrer ce boulot d’ectoplasme, j’ai essayé d’interroger mon entourage féminin et me suis fait virer à coups: “d’invisible toi-même”!
Je vais donc vous raconter la seule quelqu’une qui oeuvre, invisiblement et beaucoup, pour Délit d’images. Je veux parler du dictateur de la rédaction, et pour cause, la seule femme de la rédaction: Isabel Orpy.
A cette fin, j’ai refusé de céder ma place à Chaleyat qui la subit depuis fort longtemps et pourrait vouloir se venger… Ou à Miège qui en a très peur et lui cire systématiquement les escarpins… quant aux autres… courage fuyons.
Il serait indiscret d’évoquer en détail sa part d’invisibilité domestique et surtout vain: ce n’est pas elle qui aspire les poils de ses chats, certes, elle remplit ses trois congélateurs avec les courses faites par d’autres ou livrées… ne transporte aucun enfant en classe et ne bricole plus.
Bref, elle ne se pique jamais un doigt en cousant et ne se brûle plus depuis qu’elle a enfin intégré le savoir vivre de son four.
Sa vie domestique est donc d’un inintérêt total, sauf quand elle s’attaque aux papiers. Cela ne se raconte pas, il faut le voir!
Cependant, elle accomplit un gros boulot invisible pour Délit d’images, parfois dès 4h du matin. Point de louanges: pragmatique, elle rentabilise ses insomnies.
Cette insatiable curieuse, qui aime beaucoup se marrer, farfouille le Net pour vous trouver des infos et des actus divertissantes ou révoltantes. C’est aussi elle qui met beaucoup d’articles en ligne* et les programme:s trop techniques pour notre paresse. Nous sommes ainsi relégués aux tâches subalternes car selon ses dires, nous faisons de mauvais titres et sommes nuls en icono (traduire illustrations). C’est encore Isabel qui dompte le site quand il fait des caprices ou sous-traite le job à des informaticiens car elle est dépassée, répond aux courriels, s’occupe des réseaux sociaux… etc.
Certes, elle rédige aussi nombre de brèves ou d’intros, sans les signer, mais comme elle écrit plus vite que Lucky Luke tire… Elle n’a aucun mérite.
Cependant, c’est à elle que revient, majoritairement, la meilleure part de Délit d’images: se faire engueuler par des lecteurs invisibles qui en profitent…
Faut pas croire: c’est du quotidien!
Il y a les insulteurs vulgaires et systématiques… parfois menaçants…
Il y a ceux qui détestent ce site d’extrêêêêême drouate ou son humour, lesquels ne passant pas leur chemin, avec un vocabulaire plus ou moins courtois… nous assènent leur façon de penser, essayant de nous faire penser comme eux ou de nous rendre enfin sérieux.
Il y a les commentateurs qui publient les longs articles indigents de leurs blogs avec adresse assortie pour se faire de la pub sur un site beaucoup plus lu que les leurs et sont furieux de finir par être censurés.
Enfin, il y a ceux qui ont vraiment tout compris et nous reprochent d’être des vendus “à la solde du gouvernement”! Nos préférés!
Et c’est ainsi que lui incombe la joie visible, la plupart du temps, de remplir la corbeille de papiers invisibles…
Désormais, vous savez tout ou presque de notre ectoplasme préféré et de son travail invisible!
Soyez remerciés de participer à notre invisibilité. Il est un homme invisible qui devint ainsi fort célèbre.
