Le pape François dénonce “la furie jihadiste”, les “barbares”, les “bourreaux qui s’en prennent aux chrétiens d’Orient

“Aujourd’hui, nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice”, a-t-il accusé d’une voix sombre, en s’adressant au Christ. Lors des célébrations pascales, le pape François s’est élevé contre  le jihadisme. Présidant le chemin de Croix au Colisée, à Rome, vendredi 3 avril, le souverain pontife a dénoncé “la furie jihadiste”, évoquant des “barbares”, des “bourreaux qui s’en prennent d’abord aux chrétiens d’Orient mais à toutes les minorités religieuses”.

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Lors du traditionnel chemin de croix du vendredi saint au Colisée, les chrétiens persécutés et les martyrs ont été mentionnés à plusieurs reprises et l’Eglise a été invitée, une nouvelle fois, à prier pour eux : « De nos jours également, il y a des hommes et des femmes emprisonnés, condamnés ou même tués seulement parce qu’ils sont croyants ou engagés en faveur de la justice et de la paix. Ils n’ont pas honte de ta croix. Ils sont pour nous de magnifiques exemples à imiter. A la lumière de ce témoignage, prions : Seigneur Jésus, soutiens intérieurement les persécutés. Que le droit fondamental à la liberté religieuse se répande dans le monde. Nous te remercions pour tous ceux qui, comme des “anges”, offrent des signes merveilleux de ton Règne qui vient ».

 

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L’un d’entre eux, Shabbaz Bhatti, a été spécialement mis à l’honneur, à travers la lecture d’un passage de son testament spirituel : “Je me rappelle d’un vendredi de Pâques, quand j’avais seulement treize ans : j’écoutai un sermon sur le sacrifice de Jésus pour notre rédemption et pour le salut du monde. Et je pensai à correspondre à son amour en donnant de l’amour à nos frères et sœurs, en me mettant au service des chrétiens, spécialement des pauvres, de ceux qui sont dans le besoin et des persécutés qui vivent dans ce pays islamique. Je veux que ma vie, mon caractère, mes actions parlent pour moi et disent que je suis en train de suivre Jésus-Christ. Ce désir est si fort en moi que je me considérerais privilégié si Jésus voulait accepter le sacrifice de ma vie”.

Le Christ a répondu à l’intime et ardent désir de ce catholique pakistanais, alors ministre des minorités culturelles et religieuses : au matin du 2 mars 2011, alors qu’il se rendait à son travail, conduit par son chauffeur mais sans escorte, il fut attaqué par un groupe d’hommes armés, qui ouvrit le feu sur son véhicule. Mortellement blessé, il mourût lors de son transfert à l’hôpital.

Shabbaz Batthi était l’unique ministre catholique du gouvernement. Il avait accepté ce poste à risque, dans ce pays de grande intolérance religieuse, pour le bien des minorités. Il avait consacré sa vie à la lutte pour l’égalité des droits et la liberté religieuse. Il voulait réformer la loi sur le blasphème, responsable dans ce pays de pays de la mort ou de l’emprisonnement de très nombreuses victimes, dont la tristement célèbre Asia Bibbi. C’est notamment parce qu’il voulait la défendre qu’il a été assassiné. Ce vendredi saint 2015, la lecture de son testament spirituel a montré qu’il n’était pas seulement un homme courageux et engagé, mais un saint et un martyr, configuré au Christ.

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