Après le souping et le juicing , la dernière tendance “bouffing”, c’est le batch cooking. C’est beaucoup plus smart, fun et cool que d’user de la traduction: cuisiner par lots. Cela n’a rien d’un concept novateur et ceux qui ont un peu de jugeote s’y adonne depuis longtemps, plutôt que de passer à la hâte acheter une pizza Picard ou des papillotes Findus pour le diner.
La mode est, dit-on, un éternel recommencement et chaque saison, les milénials découvrent l’eau chaude, le fil à couper le beurre ayant disparu des crémeries.
Pour “batch cooker”, il vous faut un stylo, du papier et faire une liste de courses avec de tous les ingrédients et produits indispensables à vos sept diners de la semaine. Il vous faut aussi des boites pour stocker au réfrigérateur et au congélateur.
Courses achevées, vos vous mettez en cuisine en vous organisant, pour préparer et faire cuire le maximum de plats en même temps. Si vous êtes très malin et bien équipé en espaces de congélation, vous pouvez même “batch cooker” pour quinze jours voire davantage…
Pléthore de livres et tutoriels enseignent les subtilités et agréments de ce nouvel “art de vivre” qui n’est autre que celui d’une bonne organisation.
Au gré des saisons, mon arrière grand-mère “batch cookait” fruits et légumes dans des pots de verres, elle appelait cela faire des conserves.
Et quand dans les années 70, ma grand-mère s’offrit avec délectation son premier congélateur, elle le remplit tant de ses bons petits plats, qu’elle préparait en grande quantité, qu’il lui fallut vite en acheter un second.
Le batch cooking n’est encore une fois que le recyclage anglicisé d’une pratique ancienne et rationnelle.
Désormais, nos trentenaires découvrent aussi les joies des achats en vrac dans de rares magasins dédiés et bobos.
Et c’est les larmes aux yeux que je me souviens du dernier grainetier de mon quartier qui fermât ses portes, il y a vingt ans, faute de clients pour lui acheter riz ou tarbais au poids, lui préférant la semoule Tipiak du supermarché voisin. Il advint la même chose au droguiste-quincailler… au volailler, comme au confiseur qui vendait des fruits confits et du chocolat à la découpe, etc.
Espérons que tous ces bobos qui veulent faire du bien à la terre en réduisant leurs déchets, feront du bien à nos centre-ville, en y ramenant beaucoup de commerces de proximité, leur permettant de “batch cooker” sans enrichir les hypermarchés.
Sybilline Bavastro