Alors que le candidat de la droite, en pleine tourmente, a appelé à un rassemblement de ses soutiens déjà autorisé par la préfecture de police, Anne Hidalgo a estimé que l’événement ne «devrait pas avoir droit de cité à Paris».
«En tant que Maire de Paris, je demande à François Fillon de retrouver la dignité et le sens des responsabilités qu’un grand nombre de Français lui ont prêtés lors de la primaire, en renonçant à organiser cette manifestation qui met en danger les principes républicains que nous avons en partage», a lancé Anne Hidalgo dans un message publié sur Facebook le 4 mars.
Estimant que le meeting du candidat le 5 mars au Trocadéro constitue «un acte grave de faillite morale et politique», la maire socialiste juge que l’événement «ne devrait pas avoir droit de cité à Paris» et qu’il «n’a d’autre but que de manifester leur opposition [des manifestants] aux magistrats, aux services de police et aux journalistes».
Alors qu’une vague de départ a eu lieu ces derniers jours chez les soutiens de François Fillon, le candidat de la droite a appelé ses partisans à se rassembler dans la capitale, manifestation qui a été autorisée par la préfecture de police.
Message entier publié sur Facebook
“François Fillon a appelé ceux qui le soutiennent encore à se réunir dimanche à Paris, place du Trocadéro. Il apparaît que ce rassemblement n’a d’autre but que de manifester leur opposition aux magistrats, aux services de police et aux journalistes qui participent depuis plusieurs semaines, chacun à leur niveau et dans leur rôle, à faire éclater la vérité.
Notre attachement à la liberté nous impose de dénoncer cette manifestation comme un acte grave de faillite morale et politique, contraire à nos valeurs, qui ne devrait pas avoir droit de cité à Paris.
Paris, notre capitale, a fondé son Histoire sur la recherche permanente de justice et de démocratie. Ses habitants n’ont jamais hésité, par les urnes, par les manifestations, parfois même par l’insurrection et les barricades, à proclamer la République, à défendre nos institutions et à s’opposer à toute remise en cause des contre-pouvoirs.
Paris est connue et respectée dans le monde entier pour cela. Et voilà que certains voudraient aujourd’hui marcher sur le parvis des Droits de l’Homme pour y tenir un discours profondément démagogique et délétère, remettant en cause les institutions républicaines et la séparation des pouvoirs.
En tant que Maire de Paris, je demande à François Fillon de retrouver la dignité et le sens des responsabilités qu’un grand nombre de Français lui ont prêtés lors de la primaire, en renonçant à organiser cette manifestation qui met en danger les principes républicains que nous avons en partage.”