La ville de Bollène, toute proche d’Orange, et son maire Marie-Claude Bompard ont annoncé avec fierté la restauration de la collégiale millénaire, entreprise notamment grâce à la municipalité.
A l’heure où de nombreuses églises tombent d’elles-mêmes ou sont détruites faute de travaux ou de volonté politique, la restauration de la collégiale Saint-Martin est exemplaire.
Elle prouve qu’il est possible, même dans une commune dont les finances sont en difficulté, de rendre vie à ce patrimoine, symbole de notre commune, de son identité et de ses racines.
Elle prouve qu’il est possible d’associer la population à un tel projet.
Elle prouve enfin que la volonté d’une équipe municipale permet de surmonter bien des obstacles.
Après plus de quatre années de travaux, les plus importants engagés depuis le XVIe siècle, la collégiale Saint-Martin de Bollène a ouvert ses portes le dimanche 23 février, à l’occasion d’une inauguration officielle.
L’ensemble de l’édifice a profité d’une magnifique restauration : les sols, les six chapelles latérales, la nef, le chœur, la sacristie, la toiture, la charpente, les portes d’entrée, etc. Une callade entoure désormais l’édifice. De même, un parvis d’une quinzaine de marches a été installé, dix-sept vitraux ont été créés pour l’occasion. Enfin, trois tableaux et deux retables (dont le maître-autel) ont été entièrement restaurés.
En bref, un chantier extraordinaire qui a duré plus de quatre ans, nécessitant l’intervention de presque vingt entreprises (maçons, sculpteurs, restaurateurs de fresques, restaurateurs de bois dorés, artisan créateur de vitraux, couvreurs, etc.). Les travaux ont été effectués sous la direction de Didier Repellin, architecte en chef des Monuments historiques.
Ce chantier a été ponctué par la mise à jour de nombreux trésors patrimoniaux jusqu’ici cachés. Par exemple, plusieurs fresques, masquées sous trois ou quatre centimètres d’enduits, sont désormais visibles. L’une d’elle date probablement de la construction de la première église, avant qu’elle ne soit détruite pendant les guerres de religion. Une autre, située au-dessus du portail sud-ouest, mesure environ huit mètres sur quatre et représente les armes du pape Urbain VIII.
Dans les jardins, un puits d’une quinzaine de mètres de profondeur a été découvert. On peut supposer qu’il s’agit du puits dans lequel les moines de Saint-Martin furent jetés après la prise de Bollène par les armées protestantes du Baron des Adrets, au XVIe siècle.
Les Bollénois ont, bien entendu, suivi ce chantier avec une grande attention, tous les deux mois, par le Bollène Magazine, mais aussi à l’occasion de plusieurs visites de chantier ouvertes au public, ou lors des journées du patrimoine. De même, plusieurs groupes scolaires sont venus visiter les travaux.
Au total, la municipalité de Bollène a consacré 1,4 million d’euros à ce chantier. Elle a obtenu de nombreuses subventions des services de l’Etat (près de 600 000 euros) : DRAC, STAP.
Dimanche dernier, ces travaux ont donc été présentés aux Bollénois, qui ont découvert une collégiale toute transformée et rendue à sa vocation de lieu de culte catholique. Le premier acte public aura été une messe célébrée le matin. Au cours de l’après-midi, avait lieu dans la collégiale une présentation de la restauration suivie d’un concert de musique sacrée (au programme, Haendel, Bach et Mozart, par le Chœur européen de Vaison).
Depuis 1 000 ans, la collégiale Saint-Martin veille sur Bollène. C’est donc entièrement restaurée qu’elle continuera à le faire…