https://www.youtube.com/watch?v=V0OFXWXeqms
Le meeting d’Emmanuel Macron à Lyon était vide. Pas vide de jeunes : il y en avait plein tout autour de lui au Palais des Sports de Lyon. Difficile d’en dégager une typologie précise. Les semaines qui viennent nous en diront un peu plus. Cette jeunesse, brandissant ici et là des pancartes « Je marche ! », semble se reconnaître dans le costume bien taillé, pantalon étroit, cravate fine et chaussures pointues, look « djeuns », exemple pour les hommes et mari idéal pour les femmes… Pourtant, il n’a rien proposé de concret tout au long de son discours (mais il a promis de le faire). De grandes envolées ponctuées de probité : « Les médias, les complots, la vérité de transparence, c’est d’abord une hygiène démocratique… » rythmées à chaque fois par les applaudissements des « marcheurs » qui scandent « Macron Président ! » comme une « ola » au stade de Gerland, pas très loin, à chaque but de l’Olympique lyonnais.
« Certains – entendez : tous les autres sauf ceux qui viendront me rejoindre bientôt – parlent au nom du peuple mais ce ne sont que des ventriloques », nous révèle encore Emmanuel Macron, l’homme-spectacle.
Ensuite, on a même droit à du Coluche : « Certains sont plus égaux que d’autres… » ; mais là, il fut difficile, même avec une attention particulière pour la suite du discours, de savoir lesquels étaient plus égaux que les autres.
Probité et vérité toujours. « Moi, je veux une vérité de transparence. Celle que j’exigerai des médias (là, c’est du lourd !). Nous avons placé des conditions de probité dès le premier jour… » Et encore : « Aucun candidat ne sera investi (aux législatives) pour “En Marche !” avec un casier judiciaire ou une peine d’inéligibilité. » Il parle également d’une France que certains soutiennent, de père en fille et de fille en nièce, mais qui n’a jamais existé (de qui veut-il bien parler ?) et, un peu plus loin, « [il veut] renouer avec la France et ses valeurs anciennes… » C’est clair !
Le tribun ajoute : « La politique ne peut pas être un métier, elle est une mission. » Pour un homme qui n’a jamais été élu, cette vérité est assez inhabituelle. Puis, le « golden boy » – ou le « trader », c’est selon – nous précise son exigence de renouvellement ; il y aura une bonne moitié de femmes « en marche » avec lui, mais il affirme tout de même : « Il faudra accepter de laisser quelques hommes… » Drôle !
Sur la forme de ce meeting, 8 à 10.000 personnes à 360° (au Palais des Sports de Lyon, la scène est au milieu), une phrase – des applaudissements -, une autre – d’autres applaudissements -, etc. Mais sur le fond, en revanche, rien de bien original ! Politique extérieure, terrorisme, islamisme, éducation, économie, entreprises, chômage, retraites, bas salaires, etc., de grandes banalités rassembleuses piochées dans les programmes de l’ensemble de la classe politique, un peu édulcorées pour éviter le plagiat ! On pourrait résumer son meeting par cette déclaration : « Mais nous aurons un fil rouge, le cœur de notre projet, la définition même de cette ambition qui nous rassemble : il tient dans cette devise gravée au frontispice de notre nation : liberté, égalité, fraternité. » Du neuf ! On avance !
En clair : pour un programme mûri, structuré et détaillé, vous pouvez courir !