THREAD –
Peut-on faire un 1er bilan de la situation en Syrie un mois après la chute d'Assad?
1. Le coup a bien été préparé depuis le début de la Guerre de Gaza par Israéliens, Turcs et Américains.
La géopolitique du Proche-Orient ne suit pas des clivages religieux. 1/12 https://t.co/MBSfGq7oOC— Edouard Husson (@edouardhusson) January 4, 2025
2. Russes et Iraniens ont suivi en temps réel la préparation d'une nouvelle guerre anti-Assad. Ils avaient constaté dès 2019 le refus du président syrien de moderniser l'armée et l'Etat. Connaissant la fragilité du régime syrien, ils se sont vite adaptés à l'avancée d'HTS. 2/12
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3. Assad était obsédé, depuis 2019 par l'idée de réduire sa dépendance aux soutiens russe et iranien. Il a tout misé sur la réconciliation avec la Ligue Arabe, et sur une levée des sanctions européennes. Tout cela s'est effondré comme un château de cartes. 3/12
— Edouard Husson (@edouardhusson) January 4, 2025
4. Il n'y a pas eu de bataille après la chute d'Alep. Le commandement syrien, acheté, a trahi. La Russie a effectué un bombardement des troupes de HTS puis laissé tomber en constatant la débandade syrienne. L'Iran a donné ordre aux milices chiites de rester en Irak 4/12
— Edouard Husson (@edouardhusson) January 4, 2025
5. L'Iran a négocié avec le nouveau pouvoir le retrait de ses conseillers militaires et combattants. Et la Russie le maintien de sa base navale. A première vue, c'est l'adaptation à une défaite – la perte d'un allié au Proche-Orient. En réalité le tableau est complexe. 5/12
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6. Du point de vue russe, le risque est bien sûr de voir anéantis les gains géopolitiques depuis 2015. Du point de vue iranien, c'est la perte de la route d'approvisionnement du Hezbollah. Turcs et Israéliens se sont précipités victorieusement dans l'espace laissé vide. 6/12
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7. Une fois qu'on a dit cela, l'analyse se complique. D'abord on connaît le degré de cynisme qui règne à Washington, Istanbul et Tel-Aviv. Malgré tout manier Al-Qaïda et Daesh, aussi rénovée soit la façade, c'est dangereux . CIA, MIT et Mossad jouent aux apprentis-sorciers. 7/12
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8. Ensuite chacun des 3 comploteurs a du souci à se faire. A première vue Israël est en mesure d'encercler géographiquement le Hezbollah. Mais où sont les troupes supplémentaires pour défendre l'extension territoriale? Après Gaza, le Liban, le Yémen, c'est un nouveau front. 8/12
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9. La Turquie ambitionnait essentiellement de contrôler le nord de la Syrie et de mettre les Kurdes sous pression. L'effondrement d'Assad est venu si vite qu'Istanbul doit s'impliquer dans le pilotage du nouveau pouvoir syrien. Et puis l'adhésion aux BRICS attendra….9/12
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10. Quant aux USA, qui se contentaient de contrôler une zone au sud-est du pays, ils vont devoir désormais tenir le Zelensky syrien mais aussi veiller à ce que leurs alliés kurdes, turcs et israéliens ne se tapent pas dessus. Au moment où Trump voudrait se désengager…. 10/12
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11. Ajoutons la difficulté qu'a déjà le nouveau pouvoir syrien à empêcher ses troupes de commettre des exactions contre chiites, alaouites et chrétiens. Et le ferment américano-israélien d'encouragement à la guerre entre les communautés ethniques et religieuses. 11/12
— Edouard Husson (@edouardhusson) January 4, 2025
12. La nouvelle Syrie pourrait être "l'Afghanistan" de l'Empire américain. Russes, Iraniens et Chinois se féliciteront de ne pas être impliqués en première ligne.
Alors la question: les vainqueurs de la nouvelle donne ne sont-ils pas les perdants apparents?
FIN DU THREAD 12/12— Edouard Husson (@edouardhusson) January 4, 2025