Quand la fessée provoque une “rixe”!

Marie-Aline Meliyi recevait sur son plateau (LCI) le député François-Michel Lambert (EELV) et l’écrivain Emmanuel Jaffelin au sujet de l’interdiction de la fessée. Le débat a tourné court. Le député a quitté l’émission traitant son adversaire de «facho».

L’un est un parlementaire écologiste à l’origine du texte de loi interdisant les châtiments corporels. L’autre est un écrivain auteur du livre Apologie de la punition. Vous l’aurez compris, ils ne sont pas vraiment sur la même longueur d’onde. Alors quand la journaliste de LCI Marie-Aline Meliyi les a reçus sur son plateau le 4 janvier pour débattre de l’interdiction de la fessée, l’une des mesures adoptée par le Parlement dans le cadre de la loi «Egalité et citoyenneté», cela a fait des étincelles.

Alors qu’Emmanuel Jaffelin affirme que la loi «vient trop tard» car «on n’en fait plus des enfants», François-Michel Lambert lui rétorque que son contradicteur «a dû rater les derniers chiffres de l’Insee par rapport à la France (1,93 enfants par femme)». C’est à ce moment que l’écrivain lui lance : «Vous savez qui sont les femmes qui font beaucoup d’enfants en France, elles viennent d’ailleurs».

Fou de rage, le député écologiste se scandalise des propos de son interlocuteur. Malgré l’intervention de la journaliste qui rappelle qu’«il est important que chacun puisse exprimer ses positions», François-Michel Lambert quittera le plateau en qualifiant Emmanuel Jaffelin de «facho». «Vous m’amenez une personne qui ne vient pas parler de la violence mais qui vient tenir des propos qui sont limite fascistes», a-t-il ajouté en direction de Marie-Aline Meliyi.

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Comme si l’histoire avait pris le parti de la douceur contre la violence, la punition est méprisée, honnie, chassée de la famille et de l’école. Elle subsiste marginalement dans le sport (les pénalités) et dans la diplomatie, quand il s’agit de punir les états voyous. Aujourd’hui considérée comme antidémocratique, la punition ne s’adresse en fait qu’à ceux qui se rendent coupables de comportements jugés non démocratiques (le professeur qui gifle son élève, le père qui donne une fessée à son fils et se retrouve condamné à 500 euros d’amende à Limoges). En même temps, sous couvert d’humanité, on laisse croupir une foule de détenus dans des prisons (avec un taux de récidive à 60% et un suicide tous les trois jours), sans leur proposer de vraie possibilité de se racheter aux yeux de la société par le biais d’une punition. La punition est aujourd’hui cachée, taboue, elle n’est absolument plus pensée comme la meilleure façon d’empêcher la vengeance alors qu’elle est par essence le premier pas vers le pardon, un moyen de réparer, de recoudre le tissu social. Il est temps de la réhabiliter en la repensant véritablement pour proposer une justice enfin réparatrice, fondée sur la responsabilité et le pardon.

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