«La femme qui en savait vraiment trop», Stéphanie Gibaud, lanceuse d’alerte dans l’affaire UBS, fait face à un nouveau procès initié par son ancien employeur. Elle explique dans une interview à RT France comment elle affronte le monde de la finance.
«L’Etat français n’a jamais rien fait pour moi», explique l’ex-directice marketing de la banque UBS, Stéphanie Gibaud, qui a permis à la France de récupérer 12 milliards d’euros suite aux révélations des activités frauduleuses. Remerciée par le ministre des Finances et de l’Economie Michel Sapin en personne pour son service à l’Etat, elle constate qu’il ne s’agit que de paroles et que la lutte contre la corruption n’est qu’apparence et communication.
Ayant déjà gagné plusieurs procès contre son ancien employeur, Stéphanie Gibaud est de nouveau attaquée par UBS, cette fois pour la publication de son livre, La femme qui en savait vraiment trop, pour diffamation. Huit années ont passés depuis le début de sa bataille contre le monde de la finance. «Je ne m’attendais pas à ce que l’Etat français me laisse tomber», déplore l’ex-salariée UBS. Elle reconnaît que la nouvelle législation censée protéger les lanceurs d’alerte ne fonctionne tout simplement pas et raconte son calvaire à RT France.
Néanmoins, elle sent que le grand mouvemement de lanceurs d’alerte auquel elle participe au même titre qu’Edward Snowden, Chelsea Manning, Julian Assange ou encore Antoine Deltour, va finalement servir à anéantir l’impunité créée par l’opacite du monde de la grande finance et des multinationales aux liens étroits avec certains politiques de premier plan.