“le tout nouveau président LR de la Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie n’en a fait aucune publicité pendant l’élection régionale si délicate pour lui : il n’est plus membre du GODF. Contrairement aux supputations de certains, Xavier Bertrand n’a pas caché l’information pour mieux récupérer les voix des socialistes maçons du Nord-Pas-de-Calais. Dès le mois de juin, il avait parlé de sa démission à une journaliste du Point.
La discrétion aura caractérisé son parcours maçonnique, long de 17 années. Comme l’a révélé L’Express en 2008, Xavier Bertrand a été initié le 11 mars 1995 au sein de la Loge Les Fils d’Isis à l’Orient de Terguier (Aisne). Discrétion, donc, puisque cet atelier se réunit à une petite trentaine de kilomètres de sa ville de Saint-Quentin (Aisne) : il ne voulait pas croiser des politiques alors qu’il allait devenir adjoint au maire.
«Si on me pose la question, je ne me déroberai pas.»
Discrétion, mais sans tabou ni secret. Il disait à ses frères de loge : «Si on me pose la question, je ne me déroberai pas.» En 2008, donc, lorsque Christophe Barbier lui parle de mes informations, il accepte de répondre à ses questions… quelques heures après avoir demandé l’avis d’Alain Bauer.
Xavier Bertrand s’était déjà mis en quasi sommeil de sa loge à partir de 2004, lorsqu’il devient secrétaire d’Etat chargé de l’Assurance maladie. Un frère des Fils d’Isis se souvient de ce qu’il croit être sa dernière planche, dans le cadre d’une Tenue Blanche Ouverte, sur le thème de… l’assurance maladie. […]”
En 1985, la Congrégation pour la doctrine de la foi expliquait l’incompatibilité entre la franc-maçonnerie et l’Eglise :
“[…] Il faut rappeler en premier lieu que la communauté des «maçons libres» et ses obligations morales se présentent comme un système progressif de symboles d’un caractère comportant un strict engagement. La discipline rigide de l’occulte qui y règne renforce par ailleurs le poids de l’interaction de signes et d’idées. Ce climat de secret comporte par dessus tout pour les inscrits le risque de devenir l’instrument de stratégies qui leur demeurent inconnues.
Même si l’on affirme que le relativisme n’est pas assumé en tant que dogme, on propose cependant en réalité une conception symbolique relativiste et, ainsi, la valeur relativisante d’une telle communauté morale-rituelle, loin de pouvoir être éliminée, apparaît au contraire déterminante.
Dans un tel contexte, les diverses communautés religieuses auxquelles appartiennent chaque membre des Loges ne peuvent être considérées que comme de simples institutionnalisations d’une vérité plus vaste et insaisissable. La valeur de ces institutionnalisations apparaît donc comme inévitablement relative en regard de cette vérité plus vaste qui se manifeste au contraire plutôt dans la communauté de la bonne volonté, c’est-à-dire dans la fraternité maçonnique.
Toutefois, pour un chrétien catholique, il ne lui est pas possible de vivre sa relation avec Dieu de deux façons, c’est-à-dire en la scindant sous une forme humanitaire: supraconfessionnelle, et sous une forme interne: chrétienne. Il ne peut entretenir de relations de deux sortes avec Dieu, ni exprimer son rapport avec le Créateur par des formes symboliques de deux natures. Ceci représenterait quelque chose de totalement différent de cette collaboration, évidente pour lui, avec tous ceux qui sont engagés dans l’accomplissement du bien, même à partir de principes différents. D’autre part, un chrétien catholique ne peut pas, simultanément, participer à la pleine communion de la fraternité chrétienne et considérer son frère chrétien, par ailleurs, selon l’optique maçonnique, comme un «profane».
Même, comme on l’a déjà dit, s’il n’y avait pas obligation explicite de professer le relativisme en tant que doctrine, la force relativisante d’une telle fraternité, en raison de sa logique intrinsèque elle-même a cependant en soi la capacité de transformer la structure de l’acte de foi si radicalement qu’elle ne serait plus acceptable pour un chrétien «auquel sa foi est chère» (Léon XIII).
Ce bouleversement de la structure fondamentale de foi s’opère en outre, en général, de manière atténuée et sans que l’on s’en aperçoive: la solide adhésion à la vérité de Dieu, révélée dans l’Église, devient simple appartenance à une institution considérée comme une forme expressive particulière à côté d’autres formes expressives – également plus ou moins possibles et valables – de l’orientation de l’homme vers l’éternel. La tentation d’aller dans cette direction est aujourd’hui d’autant plus forte en raison du fait qu’elle correspond entièrement à certaines convictions qui prévalent dans la mentalité contemporaine. L’opinion que la vérité ne peut être connue est une caractéristique typique de notre époque et, en même temps, un élément essentiel de sa crise générale.
C’est précisément en considérant tous ces éléments que la Déclaration de la S. Congrégation affirme que l’inscription aux associations maçonniques «demeure interdite par l’Église» et que les fidèles qui s’y inscrivent «sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la Sainte Communion». […]”