Souvenez-vous de ces spots « décalés », diffusés en juillet dernier par France Télévisions : des purificateurs d’ambiance pour « chasser les mauvaises pensées », des shampooings pour « rincer racisme et antisémitisme », des céréales et des ceintures abdominales pour « lutter contre l’obscurantisme »… Eh bien, les concepteurs de cette campagne peuvent bien la remballer ! Leurs produits, c’était de la camelote.
Aujourd’hui, il y a bien plus radical : l’envoi d’énergie magnétique dans le cerveau qui permet de réduire « la croyance en Dieu » et « le sentiment anti-immigré » ! C’est ce que rapporte The Telegraph, en octobre 2015, relatant l’étude de chercheurs californiens intitulée « Neuromodulation de la discrimination raciale et la croyance religieuse » dans la revue Social Cognitive and Affective Neuroscience.
32,8 % des personnes électro-stimulées – sur un échantillon dont le nombre, le sexe, l’âge, le statut familial et autre milieu socio-culturel ne sont pas évoqués – ont signalé « moins de croyance en Dieu, dans les anges ou au ciel ». Les chercheurs en déduisent donc que ces chanceuses « ont moins recours aux idées religieuses comme réconfort face à la mort ». Ah oui ? Et en quoi serait-ce, ipso facto, un progrès ? Psychiatriser les croyances, on en est donc là ? Mais vers qui, vers quoi se tournent-elles alors pour supporter leur fardeau, ces personnes auxquelles ils ont chatouillé la partie postérieure du cortex frontal ? Ils y ont pensé, à ça, les apprentis sorciers ? À moins que le but ne soit d’éradiquer tout ressenti ? De provoquer des suicides à la pelle, aussi ?
N’est-ce pas merveilleux : 28,5 % des personnes stimulées émettent des sentiments plus positifs « envers un immigrant qui a critiqué leur pays ». Ce qui, pour les scientifiques, prouve que l’électro-stimulation a le pouvoir de contrer « le sentiment anti-immigré ». Si les chercheurs – autorisés, de fait, à le faire, et encouragés par ces résultats prometteurs – poursuivaient l’objectif de reproduire à grande échelle cette expérience de désarmement psychologique, ils ne s’y prendraient pas autrement. Le meilleur des mondes, c’est peut-être bien pour demain.
D’ailleurs, toujours à propos des croyances, la revue scientifique Current Biology publiait, en novembre 2015, les résultats de l’étude du département de psychologie de l’université de Chicago, intitulée « L’association négative entre religiosité et altruisme chez les enfants à travers le monde ». En bref, les enfants issus de familles croyantes seraient moins altruistes que les autres ! Sauf que… les petits chrétiens se montrent plus empathiques que les enfants de familles athées envers leurs petits camarades qui subissent des brimades. Et que les moins empathiques et les plus sévères, pour ce test, sont les petits musulmans…
« Les gens s’accrochent à des convictions idéologiques avec plus d’intensité dans un contexte de menace », résume l’introduction de l’étude « Neuromodulation de la discrimination raciale et la croyance religieuse ». Supprimer la menace logée dans les cerveaux ? Cela rend la menace existante encore plus terrifiante.