Le sauvetage de la “carte de la cheminée”

 

 

Une carte ancienne et rare, longtemps coincée dans une cheminée pour arrêter les courants d’air, vient d’être sauvée par un long travail de restauration de la Bibliothèque Nationale d’Ecosse. C’est une carte murale du monde, de la fin du XVIIè siècle produite par le graveur hollandais Gerald Walck. Il n’y a que deux autres copies connues. Trouvée lors d’une rénovation, destinée à la poubelle, elle fut offerte à la Bib Nation dans un très mauvais état, pleine de poussière, très abîmée par endroits (vermine et insectes).

Arrivée à la Bib enroulée ds du plastique, elle ressemblait à un fagot de chiffons, à manipuler très soigneusement car des fragments en tombaient comme des confetti. A l’examen on s’aperçut que le canevas de cette carte avait mieux survécu que le papier, désintégré par endroits.

La carte mesure 2,2 m sur 1,6 m et devait être suspendue. Une carte similaire de la même période est visible dans la peinture fameuse de Vermeer ‘Peintre dans son studio’.

Ce fut le travail de restauration le plus complexe entrepris par le département de conservation de la Bib. Une grande variété de traitements spéciaux en cinq étapes :

  • ouvrir et aplatir la carte ;
  • la séparer entre ses huit parties originales ;
  • enlever le support de tissu ;
  • nettoyage à sec et lavage du papier ;
  • réunir les sections propres sur une nouveau support papier.

 La plupart du papier était perdue et ce qui restait était dur et friable par endroits, doux et mince ailleurs. Il a fallu  le stabiliser pour éviter toute détérioration ultérieure, le solidifier et le rendre facile à manipuler afin qu’il puisse être étudié par les chercheurs.

Cette carte avait été imprimée en huit parties séparées et collées sur un support en tissu. Elle se fendait aux jointures, il a donc fallu séparer ces parties afin d’en faciliter l’utilisation. Chacune fut placée dans un humidificateur afin qu’ elle fut plus facile à aplatir.

Enlever le support sans endommager le papier plus encore fut l’une des tâches les plus difficiles. Ceci impliquait d’utiliser une solution épaisse de glucose afin de fixer du papier japonais léger sur le devant de la carte en deux couches.

L’étape finale de nettoyage conduisit à suspendre les sections de carte dans de l’eau à 40° pendant 40 minutes tandis que l’eau était doucement agitée pour débarrasser la surface de la saleté. Une fois sorties elles furent placées ds des buvards pour enlever tout excès d’eau. Et c’est ainsi que de la splendeur de cette carte, créée au XVIIè dans une imprimerie hollandais,  réapparut.

 

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