Discours de steaks!

Nos assiettes en ont repris un coup. L’OMS a publié une nouvelle étude sur les risques d’une consommation excessive de viande, à lire ici. En plus des risques cardio-vasculaires et de cholestérol, la viande rouge et la charcuterie pourraient à présent augmenter les risques de cancer. Nouveau coup dur pour la publicité qui n’en finissait déjà plus de trouver de nouvelles parades pour vendre les bienfaits de la viande malgré les crises et les mises en garde successives, comme vous pouvez le voir dans cette vidéo.

Une viande “saine”, rien que ça!

Il est bien loin le temps où il était évident que la viande rendait fort et énergique, comme le vantaient ces anciennes affiches des années 50. C’était le temps d’avant, l’époque où les valeurs nutritives et symboliques de la viande ne faisaient pas de doute dans l’esprit des consommateurs. Montant à 30% dans les années 50, la part de calories d’origine animale passe à 40% dans les années 80. La viande et la charcuterie se consomment à tout-va. C’est alors que la Grande-Bretagne est frappée par une crise agro-industrielle sans précédent. Ses vaches meurent les unes après les autres à cause d’encéphalites, après avoir ingéré de la farine issue de restes broyés de carcasses de moutons. Des cas humains contaminés sont recensés: c’est la crise de la vache folle. Haro sur la viande rouge. La publicité va devoir redoubler de créativité et se lance dans le “made in France” pour rassurer le consommateur.

Mangeons français

Le “Label Rouge”, l’ “Origine France” et l’ “Élevé en plein air” cartonnent et font monter les prix. C’était sans compter sur les dénonciations des conditions choquantes d’abattage du bétail qui se sont multipliées ces dernières années. Des millions de consommateurs prennent tout d’un coup conscience de la provenance douteuse du steack élastique qui gît dans leur assiette. Récemment, l’abattoir d’Alès a été contraint de fermer ses portes à la suite d’une vidéo (à voir ici) de l’association de défense des animaux L214. Relayées par les médias, les images, relativement choquantes, sont la preuve d’une dégradation toujours plus importante de la fabrication de l’alimentation.

“N’ayez plus peur de dire: J’aime la viande”

Heureusement, il en faut plus pour décourager les publicitaires. Les arguments nutritifs et de traçabilité peinant à rester crédibles, le marketing se lance dans la défense du plaisir. La viande “j’aime ça et je le revendique”: voilà le message véhiculé par une campagne de la marque Charal des années 2010 qui met en exergue le rapport affectif du consommateur à sa tranche de rôti de boeuf. Certains détournements n’hésitent pas à friser l’absurdité pour continuer à inciter à acheter de la viande sans culpabiliser.

Et face aux tendances végétariennes qui ont le vent en poupe, autant prôner la grande réconciliation. Comme le sous-entendait cette publicité Le Boeuf en 2011. Tout va bien, les crises passent, l’imagination reste.

Source

Related Articles