Aux yeux du monde, c’est un pays qui n’existe pas. Ou presque. Si l’Abkhazie a fait sécession de la Géorgie et déclaré son indépendance il y a près d’un quart de siècle, son existence n’est reconnue que par une poignée de pays, dont la Russie, son puissant voisin.
Au pied de la chaîne du Caucase, l’Abkhazie est un petit territoire de 240 000 habitants coincé entre la Géorgie et la Russie. Au temps de l’Union soviétique, c’était une république autonome au sein de la République socialiste soviétique de Géorgie. Au lendemain de la chute de l’URSS, en 1992, l’Abkhazie déclare son indépendance, au prix d’une guerre de plus d’un an contre la tutelle géorgienne qui coûte la vie à plus de 15 000 personnes et engendre le déplacement de plusieurs centaines de milliers de Géorgiens. Un traumatisme encore présents dans les esprits.
Seize ans plus tard, en août 2008, les choses s’accélèrent. Alors que la Géorgie et la Russie s’affrontent militairement pendant cinq jours, la Russie reconnaît officiellement l’Abkhazie, tout comme l’Ossétie du Sud, autre république séparatiste de Géorgie située à quelques milliers de kilomètres de là. Tbilissi dénonce “l’annexion flagrante” de son territoire. La reconnaissance de Moscou s’accompagne rapidement d’un renforcement de la présence militaire russe et de l’accroissement des investissements, notamment grâce à la signature, en 2014, d’un “partenariat d’alliance stratégique”.