Le coût du stockage

Je ne fréquente plus les librairies parce que je n’y trouve presque jamais les livres que je cherche. J’ai, en permanence, une liste de quatre ou cinq bouquins à acheter et, à chaque fois que j’ai tenté ma chance en librairie, on m’a proposé de les commander. C’est pour cette simple raison que je commande mes livres sur Amazon.

Pourquoi, alors qu’on y trouve un rayon entier du dernier roman à la mode, le choix offert par librairies est-il si pauvre ?

Bien sûr, me direz-vous, le stockage coûte cher. Surtout en ville. Garder un ou deux exemplaires de la Démocratie en Amérique pendant des années pour satisfaire le fan de Tocqueville que je suis, ce n’est a priori pas très rentable.

Sauf, bien sûr, si le libraire vous fait payer ce service. Disposer, à deux pas de chez soi, d’un endroit où vous avez la quasi-certitude de trouver presque n’importe quel bouquin, c’est un service et pas des moindres.

Sauf que voilà, parce que le prix des livres est réglementé en France, c’est interdit.

Les seules structures qui peuvent supporter le coût d’un tel stock, ce sont les vendeurs en ligne : ils font d’énormes volumes et leurs entrepôts sont sans doute perdus en rase-campagne, là où ça ne coûte pas grand-chose.

Pour nos librairies, dès lors qu’elles ne peuvent pas nous facturer le coût du stockage, c’est impossible. Raison pour laquelle vous n’y trouvez plus qu’un rayon entier du dernier roman à la mode.

> le blog de Georges Kaplan (Guillaume Nicoulaud)

Lire aussi :
> À l’ombre des libraires en pleurs, par Joseph Dumont

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29 Comments

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  • 0 / 10
  • tonton de la tontounette , 5 octobre 2013 @ 13 h 05 min

    Dans ma banlieue, les dernières librairies ont disparu depuis 2-3 ans ; ce n’est pas étonnant car dans de nombreux intérieurs de “jeunes” vous ne trouverez pas un seul livre. Seules subsistent les grandes enseignes : par chez moi “relay” au terminal 2F à CDG, et à Claye-Souilly il y a en “Cultura” et un “Virgin” soit à 10 km de chez moi pour acheter un livre. D’ailleurs, la quasi-totalité des commerces de ville ont disparu : marchands de chaussures, de vêtements, photographes, bijoutiers-horlogers, quincailleries-bazars, marchands de vélos, remplacés par des salons de tatouage, pizzas-mobylettes, banques, agences d’intérim…les agences immobilières qui avaient poussé comme des champignons commencent à reculer ; phénomène internet, probablement ;

  • Lionel , 5 octobre 2013 @ 14 h 02 min

    Sachez que TOUS les libraires, y compris les spécialisés, ont la même base de commande. Alors si vous voulez les faire travailler, commandez-leur vos livres scolaires, romans, histoire, BD… Ils peuvent tout vous commander.

  • Psyché , 6 octobre 2013 @ 1 h 32 min

    Bravo Lionel, vous avez tout dit et 100% exact !
    Il faut défendre les librairies de quartier comme un patrimoine précieux.
    Lorsque amazon les aura tous tués avec l’aide de Montebourg, nous n’aurons plus que nos yeux pour pleurer.

  • monhugo , 6 octobre 2013 @ 15 h 12 min
  • fleurdenavet78 , 6 octobre 2013 @ 15 h 26 min

    Hélas, oui chez beaucoup de jeunes et de moins jeunes, pas un seul livre, même pas de dictionnaire.
    L’inculture, la mauvaise éducation, le manque de curiosité (la bonne), ne sont plus à l’ordre du jour, mille fois hélas.

  • fleurdenavet78 , 6 octobre 2013 @ 15 h 29 min

    Pourquoi se référer toujours à l’Amérique ? Google aussi participe à la désertification de nos centres villes.
    Regarder et respecter un peu la France, les USA sont loin d’être un paradis, un exemple.

  • Lionel , 7 octobre 2013 @ 9 h 19 min

    Nous offusquons-nous lorsque nous commandons un pantalon avec des frais de port ? Non, car c’est un service de livraison à domicile normal. Or; nombreux sont ceux qui s’offusquent de payer ce même port pour un livre? Pourquoi ? Parce que Amazon a inversé la vision sur le sujet en étant hors-la-loi depuis des années, en ne respectant pas la loi sur le prix unique du livre en France. A chaque fois que nous passons commande auprès d’entreprises qui préfèrent payer des amendes que d’être dans la légalité, nous cautionnons cette même illégalité. Nous voulons que les entreprises françaises travaillent et créent des emplois ? Aidons-les à respecter la loi. Les frais de port qui sont payés contribuent à la création d’emplois si l’entreprise est honnête. Mais Amazon ne réinvestit guère en France, enfin s’il n’a pas de subventions.
    C’est la même chose pour le travail du dimanche : on ne pense qu’à notre confort immédiat et non aux conséquences. Si le travail du dimanche est généralisé, les employés concernés feront grève car ils ne seront plus payés double car cela deviendra la norme de travailler le dimanche. Et ceux qui manifestent pour cette libéralisation éhontée, qu’ils ne s’étonnent pas, en voulant consommer 24h/24 et 7j/7, de voir leurs contrats de travail évoluer de la même façon, car il faudra bien du personnel pour servir les consommateurs de la nuit…

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