Face à la prière de rue massive qui s’est déroulée à Nice le 15 juin dernier, alors qu’une salle avait été scandaleusement mise à disposition par la mairie Estrosi, Philippe Vardon a décidé de réagir pour mettre fin au sentiment d’impunité croissant de l’islam politique en France. L’élu de 38 ans, vice-président du groupe RN au conseil régional PACA et membre du Bureau national du Rassemblement national, s’explique.
— Vous allez déposer un recours administratif contre la municipalité de Nice dirigée par Christian Estrosi, que lui reprochez-vous ?
— Une prière de rue a rassemblé un millier de musulmans à Nice, le 15 juin dernier, pour la fin du ramadan. Elle s’est tenue sur le parking du théâtre Lino Ventura dans le quartier de l’Ariane, la grosse cité « sensible » de l’est de la ville. En fait, c’est la prière des hommes qui s’est déroulée sur le parking, alors que les femmes priaient à l’intérieur de la salle. Le rassemblement a choqué beaucoup d’habitants de Nice mais aussi des communes limitrophes de La Trinité et Saint-André-de-la-Roche. Et pour cause : l’appel à la prière, fortement amplifié par de puissantes enceintes, a été entendu jusque dans ces communes ! La mairie et la gendarmerie ont enregistré plusieurs dizaines d’appels et une vingtaine de plaintes ont même été déposées.
Peu après, nous faisions une découverte surréaliste : alors que Christian Estrosi, maire de Nice, s’était fendu d’un tweet condamnant « avec la plus grande fermeté » cette prière de rue, en fait c’est sa municipalité qui a mis à disposition la salle ! Mieux encore : il s’agit d’une mise à disposition GRATUITE ! Cette mise à disposition gratuite, qui plus est au bénéfice d’une association islamiste, en plus de contrevenir gravement aux principes posés par la loi du 9 décembre 1905, confirme surtout une fois de plus le clientélisme pratiqué par la municipalité Estrosi, y compris envers les plus radicaux.
— Cette mise à disposition n’a pas empêché des prières de rue, comment l’expliquer ?
— Par le total sentiment d’impunité de l’association – l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM) – organisant le rassemblement. Imaginez donc que le jour même de cette prière de rue, le directeur de cabinet adjoint d’Estrosi, en charge « du vivre-ensemble, de la politique de la ville et des cultes » – ça ne s’invente pas – prenait tranquillement le thé avec les imams, tout sourire, dans le théâtre.
Et l’UMAM ne s’est cachée de rien au fond : le rassemblement était annoncé sur sa page Facebook, elle a posté de nombreuses photos de la salle tout comme de la prière de rue, et l’association a même publié un message remerciant la mairie de Nice pour avoir « gracieusement » prêté le théâtre, et soulignant « cet acte généreux ». Bizarrement, quelques heures plus tard le « gracieusement » avait disparu. A la demande de qui ?
— Vous affirmez par ailleurs que cette salle de prière a été mise à disposition de l’UOIF…
— Oui, l’UMAM est simplement la fédération locale de l’UOIF, un simple coup d’œil à son site Internet le démontre. Il faut savoir qu’à Nice, 80 % des 19 mosquées de la ville sont influencées par la mouvance des Frères musulmans. Soit qu’elles soient directement liées à l’UOIF, soient qu’elles relaient son message à travers l’accueil de prédicateurs radicaux. Ainsi Hani Ramadan (qui avait notamment estimé dans une tribune que la lapidation des femmes pouvait s’apparenter à une forme de purification) a-t-il été reçu tour à tour dans quasiment toutes les mosquées de Nice.
— Comment expliquer que l’UOIF, classée organisation terroriste dans plusieurs pays, puisse poursuivre ses activités en France sans être inquiétée ?
— Vous avez raison : l’organisation des Frères musulmans (la « maison mère ») est interdite ou considérée comme liée au terrorisme dans de nombreux pays – Egypte, Bahreïn, Russie notamment – et l’UOIF elle-même a été considérée comme liée au terrorisme par les Emirats arabes unis ! Mais en France, cette organisation bénéficie d’une bienveillance qui confine à la complicité. Invités à la table de la République par Chevènement, ils y ont ensuite été confortablement installés par Sarkozy. Attitude imitée par de nombreux élus locaux – naïfs pour certains, cyniques pour beaucoup, irresponsables en tout cas – voyant là des interlocuteurs sérieux, leur permettant de « tenir » les communautés musulmanes locales. Et il est vrai que les Frères musulmans sont très sérieux, et structurés : c’est bien ce qui fait leur dangerosité !
— Vous avez souvent dénoncé les complicités de Christian Estrosi avec un certain islam politique, dérive que l’on observe d’ailleurs autant dans les municipalités LR que PS, comment les citoyens peuvent-ils espérer mettre fin à ce scandale ?
— Invitations, subventions, mises à disposition de locaux municipaux pour y installer des mosquées et désormais d’un terrain de 3 000 m2 à l’ouest de Nice : rien n’est en effet trop beau pour ces alliés d’Estrosi. Je parle d’alliés, car ils ont même appelé directement à voter pour lui – par communiqué officiel ! – lors du second tour des élections régionales qui l’opposait à Marion.
Deux axes pour contrer ces maires qui courtisent l’islamisme, selon le titre de l’excellente enquête de Joachim Véliocas. Politiquement d’abord, en soutenant les élus et candidats qui ne font preuve d’aucune compromission. Je dis bien AUCUNE, le silence étant une forme de complicité, et ainsi je signale à vos lecteurs que le matamore Eric Ciotti – très en verve sur les plateaux de télé à Paris – n’a jamais dit un seul mot sur les pratiques clientélistes d’Estrosi ici, et par exemple sur cette prière de rue… Judiciairement ensuite, en n’hésitant pas à traîner devant les tribunaux les municipalités qui contreviennent aux lois pour engranger des voix. J’ai eu l’occasion d’aider des élus ou citoyens d’autres communes à attaquer sur ce terrain. En 2013, j’ai déjà fait condamner la municipalité Estrosi pour le loyer sous-évalué d’une mosquée radicale installée dans des locaux municipaux. Avec ce recours, j’aurai l’occasion de prouver une fois encore leurs compromissions et de les faire condamner à nouveau !
Pierre Saint-Servant – Présent