Docteur en sciences politiques, auteur de nombreux ouvrages sur le mondialisme, brillant conférencier, Pierre Hillard a récemment signé Chroniques du mondialisme, aux éditions Scribedit le retour aux sources, et interviendra le 6 septembre lors des Journées chouannes.
— Où en sont vos recherches ?
— J’ai voulu, à partir de documents officiels, reconstituer le puzzle de la gouvernance mondiale. Nous assistons aujourd’hui à l’émergence de blocs continentaux qui doivent former l’architecture de cette gouvernance. Et je pense avoir été celui qui a apporté le plus d’informations sur l’origine de la formation du marché transatlantique. La chose est officielle depuis 2013, mais je l’avais débusquée en 2002-2003. J’avais d’ailleurs utilisé ces informations dans mon livre La décomposition des nations européennes, paru en 2004, dont le sous-titre était : De l’Union euro-atlantique à l’Etat mondial (François-Xavier de Guibert). Dans cet ouvrage, je montrais que cette construction européenne n’était pas une finalité, mais une étape vers la mise en place d’un bloc euro-atlantique, lui-même marchepied vers la gouvernance mondiale. Je démontrais, entre autres, que la régionalisation avait pour but d’affaiblir les Etats européens afin de les rendre plus « absorbables » dans le marché transatlantique. Les autres éléments que j’ai pu trouver concernent tout ce qui se passe au Proche-Orient, avec des cartes – et notamment celle du grand Israël – que j’ai publiées dans mon livre La Marche irrésistible du nouvel ordre mondial. Destination Babel (François-Xavier de Guibert, 2013). Ma dernière découverte, qui est un peu le ciment de tout cela, c’est le « noachisme » : cette volonté de la synagogue d’établir pour tous les non-juifs une religion devant être la religion universelle au sein d’une gouvernance mondiale ; la synagogue étant la seule autorité religieuse habilitée à régenter l’humanité unifiée.
— Pouvez-vous donner à nos lecteurs un avant-goût de votre intervention du 6 septembre ?
— Je vais essayer de synthétiser tout cela, en soulignant deux éléments. D’abord, la situation économique américaine, qui est proche de l’effondrement. Nous vivons, depuis les accords de Bretton Woods, sous l’égide du roi dollar. Or celui-ci est en train de se casser la figure, parce que la Russie et la Chine tentent de mettre en place un système hors dollar. Elles ont d’ailleurs créé, en juillet dernier, une nouvelle banque, qui est un peu le FMI, mais le FMI sous l’hégémonie du monde russe et chinois. Nous assistons donc là à un basculement qui va faire mal.
L’autre élément sur lequel je pense insister c’est l’Espagne et la Catalogne : le référendum prévu le 9 novembre a été interdit par le gouvernement espagnol, et l’on ne sait pas trop ce qui va se produire.
Enfin, j’évoquerai le référendum écossais du 18 septembre : à l’heure où je parle, le « non » à l’indépendance de l’Ecosse l’emporte, mais l’opinion peut encore basculer en faveur du « oui ».
— Que représentent pour vous ces Journées chouannes de Chiré ?
— C’est un îlot de résistance qui permet à la fois la diffusion d’ouvrages de qualité, de rencontrer des personnes qui pensent à peu près pareil, et de donner la parole à des conférenciers qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer dans les grands médias. Je ne peux donc qu’apprécier et soutenir ce genre de réunions. Et je soutiens, bien sûr, de tout cœur, les éditions Chiré.
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