L’affaire du Mistral complique la commercialisation du Rafale et va coûter très cher à la France

Dans L’Opinion, Dominique Merchet écrit :

«Ce qui est en jeu, c’est la crédibilité de la signature de l’Etat». En privé, le patron de l’une des grandes entreprises françaises de l’armement ne cache pas son inquiétude sur l’affaire du Mistral, ce contrat de vente de deux bâtiments de guerre à la Russie. «En cas d’annulation par Paris, nos grands clients se sentiront à la merci d’une décision politique unilatérale de la France» explique-t-il en substance. Tous les regards se tournent vers l’Inde, avec laquelle la France négocie la vente de 126 Rafale, qui serait le premier succès à l’exportation de l’avion de combat de Dassault Aviation. Le sujet embarrasse les milieux officiels où l’on reconnaît du bout des lèvres qu’un refus de livrer les Mistral aurait «un coût, d’abord avec l’Inde».

Le journaliste met les points sur les “i” :

la Russie est moins attachée qu’on le croit ici à cette livraison, qui a été très contestée au sein de l’appareil militaro-industriel du pays. Le contrat avait été conclu par l’équipe précédente, celle de Medvedev et du ministre de la défense Serdioukov, très critiqué en interne pour ce choix d’ouverture vers l’Occident qui marquait une rupture radicale avec la tradition soviétique. Les “conservateurs” russes tiennent aujourd’hui leur revanche sur le thème : on ne peut jamais faire confiance à l’Occident et mieux vaut produire nos matériels chez nous.

En effet,

Si l’on veut que des sanctions soient efficaces, il faut qu’elles soient douloureuses pour la personne visée. Se casser le poignet en donnant une claque n’est en général pas très malin.

Il continue :

Pour la France, la facture s’annonce lourde. Le contrat pour les deux BPC est d’environ 1,2 milliards dont une partie importante a déjà été réglée par Moscou. On est au début d’une longue bataille juridique et la France ne peut même pas s’appuyer sur un embargo international inexistant pour justifier sa décision unilatérale. Il va donc falloir rembourser la Russie et conserver les deux BPC – tous les deux dans le port de Saint-Nazaire. Les entreprises concernées (DCNS, STX et les sous-traitants) se retourneront donc vers l’Etat pour être dédommagées. Il ne manquait plus que cela aux finances publiques. Croisons les doigts pour que le ministère de la défense ne soit pas directement impacté. Au cas où le contrat serait definitivement dénoncé que faire des BPC ? Pas simple. Ils sont partiellement construits avec des parties russes et ont été adapté pour des équipages plus nombreux et les mers froides. Ce ne sont qu’en apparence les mêmes bateaux que les Mistrals français.

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9 Comments

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  • biquette83 , 5 septembre 2014 @ 19 h 13 min

    Bonjour,
    c’est exactement ce que je pense, mais moi président ne réfléchit jamais, sauf pour les âneries.

  • biquette83 , 5 septembre 2014 @ 19 h 15 min

    Bien dit et en plus, les journaleux nous bassinent à longueur de journée.

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