Le Parisien du 2 août titre : « Tout comprendre en cinq minutes à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. » À peine présomptueux. Qu’il ait fallu cinq minutes pour écrire l’article, c’est bien possible. Mais de là à tout comprendre en faisant passer Trump pour un sot, incompétent, solitaire qui gouverne par tweets… Et oublier de parler des méthodes du régime de terreur d’une sauvage dictature capitalo-communiste… Les atteintes systémiques aux libertés élémentaires, les dizaines de milliers d’exécutions capitales, les millions (mais oui, des millions) de prisonniers politiques, ouïghours, tibétains, mandchous, mongols, etc. ou simplement hans enfermés dans des camps de concentration/usines que personne ne peut visiter et gardés par la police .
Que dit Le Parisien ? Qu’il y a, certes, une rivalité géopolitique entre une superpuissance et celle qui veut la supplanter. On l’avait compris. Mais rapidement, sous les platitudes, on s’attaque à Trump mais pas à Xi ; le si gentil Xi ? « Chaque déclaration de Trump affole les marchés financiers » ; « Trump a une vision simplifiée du commerce international » ; « Donald Trump dénonce la concurrence déloyale de l’Empire du Milieu […] et notamment les subventions publiques accordées officieusement par le gouvernement chinois à ses géants du Web. C’est un vrai problème, mais au lieu de traiter ça avec ses alliées, au sein de l’Organisation mondiale du commerce par exemple, il veut gérer ça seul, en face-à-face, parce que ça le met en valeur. » Or, précisément, Trump veut dé-mondialiser et dé-multilatéraliser, car la mondialisation est une conséquence de l’OMC ! Allô ?
« La diminution des échanges entraîne un ralentissement de l’économie globale, qu’on commence déjà à observer. Un ralentissement qui n’épargnera pas l’Union européenne. À terme, tout le monde va en pâtir. » (Sauf, sans doute, les trois ou quatre millions d’esclaves ?). Et, donc, tout sera de la faute de Trump. Même les gilets jaunes que la France a mis trente ans d’aberrations économiques à créer ?
« C’est coûteux pour tout le monde », surtout pour les consommateurs aux USA. Mais si les salaires augmentent, si les entreprises relocalisent et réinvestissent, que le taux de chômage américain est tombé à 3,6 %, le niveau le plus bas depuis décembre 1969 ? Pas un mot ! « Les agriculteurs sont également très touchés: les exportations de soja des États-Unis vers la Chine ont chuté de 90 % et des aides ont dû être mises en place pour les producteurs. » Mais le déficit commercial ne cesse de baisser, les farmers produiront autre chose que du soja (qui manquera aux porcheries chinoises) et le Royaume-Uni fera son marché aux USA en cas de no deal…
« Donald Trump, lui, s’est vanté (sic) de son annonce sur les réseaux sociaux, lundi : “La Chine a perdu 5 millions d’emplois et 2 millions d’emplois ouvriers à cause des tarifs Trump […] et les États-Unis s’en sortent très bien.” Donald Trump peut reculer sans l’admettre. Il l’a déjà fait. Tant qu’il peut dire que c’est une victoire pour lui, la réalité n’est pas son problème (sic). » Oublier que la Chine ne peut pas gagner car elle vend aux USA 505 milliards de dollars et achète pour 130, que Huaweï avoue lutter pour sa survie, que la dette chinoise est de 300 % de son PIB…
Accabler un homme élu démocratiquement qui remet son mandat en jeu dans seize mois, qui réussit tout, a une vraie vision, qui prend l’avis de brillants universitaires et qui remonte irrésistiblement dans les sondages, sans dire un mot de l’effrayante dictature d’un président à vie et d’un système qui triche sur tout, oui, c’était bien ne rien comprendre en cinq minutes.
Hennri Temple – Boulevard Voltaire