Rodéo de deux-roues : la police obligée à l’inaction!

Avec l’été et le retour des beaux jours, dans des quartiers de banlieues, certains conducteurs de motos et de scooters s’amusent à rouler n’importe comment dans les rues et sur les trottoirs, parfois jusqu’à 03h00 du matin. Face à ces “rodéo”, les riverains et les élus sont démunis. Une note interdit à la police de tenter des pourchasser ces chauffards.
Il y a quelques jours, Michel Vialay, maire UMP de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines, a piqué un coup de colère après un énième rodéo. L’élu a mis en cause le ministère de l’Intérieur. Il évoque une “note” qui interdit aux policiers de “poursuivre ces voyous”.

La préfecture des Hauts-de-Seine confirme qu’il y a une consigne et qu’il n’est pas question que des policiers pourchassent des deux-roues. “Nous appelons nos policiers à ne pas créer des incidents dont le trouble pourrait être supérieur au trouble initial”, explique Jean-Paul Pecquet, le directeur territorial de la sécurité dans les 92. Mais contrairement aux reproches qui sont faits, pour lui, il n’y pas d’inactions. “Après identification nous procédons à des verbalisations et des convocations dans les services de police”.

La mairie de Bagneux réagit. Elle estime que depuis le renforcement du dispositif Vigipirate la police est moins présente qu’avant. Elle demande un renforcement des moyens.

“Les habitants des quartiers où ont lieu ces rodéos se sentent totalement démunis. Hosman Ba et sa femme habitent à Bagneux depuis 20 ans. Ils sont retraités. Ils vivent au rez-de-chaussée dans une cité de la ville et l’été, leurs nuits tournent vite au cauchemar avec des rodéos quotidiens. “Ça fait beaucoup de bruit même en pleine nuit. Ça nous empêche de dormir même quand on ferme les fenêtres”.

Pour les riverains, faire intervenir la police semble une mission impossible. Taissa Kitousse n’y croit plus “Ça ne sert à rien d’appeler la police”. Elle l’a quand même fait. Des dizaines de fois. Sans succès. “Ils disent oui, on va vous envoyer une voiture, mais voilà, on ne peut pas, on n’a plus de voiture. Plein de gens font le 17 et on s’aperçoit que les policiers ne viennent pas puisque les rodéos n’arrêtent pas”.

“Disons que les rodéos viennent en plus de tout le reste” explique Taissa Kitousse, une habitant du quartier qui fait partie d’un collectif qui dénonce les rodéos. “Entre les dégradations des appartements, le manque d’entretien, tous les encombrants qui ne sont pas ramassés, ces halls qui sont délabrés, ces taches d’essence, on se sent pas respecté ni pris en compte alors que nous payons tous les loyers et des charges. Et en plus il y a un certain nombre de gens qui nous font la misère quotidienne par leurs incivilités. On appelle la police puisque les rodéos de motos il y en a tout le temps. Il y en a jusqu’à deux trois heures du matin, en plus des gens qui sont assis sur les bancs qui se disputent qui s’alpaguent, des entrées qui sont squattées, on se sent vraiment abandonnés. On se sent seuls et impuissants à changer notre condition de vie”.

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