Après s’être vu proposer de figurer sur une liste commune au côté de Marine Le Pen pour les élections européennes de 2019, Nicolas Dupont-Aignan a décliné pour l’heure l’offre, «pas du tout à la hauteur de l’enjeu historique».
«Une question de cuisine politicienne qui ne m’intéresse pas» : c’est en ces termes que le fondateur et président de Debout la France (DLF) a décliné la proposition de liste commune pour les élections européennes, formulée par la dirigeante du Rassemblement national (ex-Front national) dans une lettre ouverte du 31 mai 2018.
Cher Nicolas,
Il y a un an, au second tour de l’élection présidentielle, tu faisais un geste que tu qualifiais si justement « d’historique » en ralliant ma candidature sur un projet de gouvernement dont tu avais accepté de prendre la tête.
Pour la première fois depuis longtemps, le camp des patriotes se retrouvait, se rassemblait et unissait ses forces dans l’intérêt supérieur de la Nation et du peuple français.
En prenant nos responsabilités à un moment crucial de la vie politique française, nous avons au-delà de nos sensibilités respectives répondu à l’attente de millions de Français et bouleversé le paysage politique.
Nous sommes ainsi devenus des acteurs incontournables d’une recomposition autour du véritable clivage mondialistes/nationaux.
Ce paysage nouveau s’articule désormais entre deux visions clairement distinctes : un horizon post-national, fédéraliste, incarné par Emmanuel Macron qui réunit ceux adhérant sans réserve au mondialisme, et un avenir français, indéfectiblement ancré dans ce qui a fait l’histoire et la force de notre pays, la défense de sa grandeur, de sa souveraineté, de sa liberté.
Ce clivage, et tu le sais, est désormais celui qui traverse nombre de pays européens :
En Autriche, en Italie, en Hongrie, les partis nationaux pour les uns déjà au pouvoir et pour les autres se trouvant à ses portes, ont amplifié ce bouleversement historique.
Partout l’esprit de rassemblement, la volonté de dépasser les divergences mineures ont prévalu pour rendre possible ce qui était martelé comme étant impossible.
Dans un an, les Français se rendront de nouveau aux urnes pour élire les députés nationaux au Parlement européen.
Emmanuel Macron ne s’en est pas caché, il a déjà clairement annoncé ses intentions d’amplifier la submersion migratoire, la fédéralisation de l’Union européenne, d’assujettir la France un peu plus à la Commission de Bruxelles, à ses technocrates non élus et ses directives supranationales qui font tant souffrir nos compatriotes.
Face à ce projet de démantèlement de notre cher et vieux pays, nous avons une responsabilité historique, une responsabilité commune, celle d’être le socle d’un large rassemblement de celles et ceux de toutes sensibilités politiques qui croient en la France, à sa liberté, à son droit inaliénable de choisir son avenir.
Je t’ai suggéré notre présence symbolique aux deux dernières places de cette liste avec un double objectif : pousser la liste vers les sommets en démontrant notre totale implication dans ces élections européennes et nous mettre, nous deux, présidentiables, chefs de partis et députés nationaux, au seul service de l’intérêt supérieur de notre pays au-delà de toute ambition personnelle.
Je te propose en conséquence de nous rencontrer dans les plus brefs délais afin de travailler à une charte commune qui établira les priorités et les mesures essentielles pour transformer l’Union européenne en une Europe des Nations, des coopérations et des libertés.
Je sais que tu partages mon enthousiasme de voir demain une majorité soucieuse des peuples et des nations se constituer au Parlement européen. Il nous appartient aujourd’hui de ne pas décevoir l’espérance des millions de compatriotes qui nous font confiance.
Dans l’attente de cette rencontre que j’appelle de mes vœux, je te prie de croire, cher Nicolas, à l’expression de ma sincère amitié.
Marine Le Pen