On pensait qu’Emmanuel Macron avait tout pour lui. On savait qu’il était dynamique, puisqu’à l’Élysée il monte les marches en courant, c’est un Kenyan à face d’aspirine, s’il s’inscrit au marathon de New York il finit premier devant Julien Lepers.
On savait qu’il avait du charisme, il regarde son interlocuteur droit dans les yeux, comme on fait nous à la Saint-Valentin quand à 20 heures on veut conclure, afin d’être libre à 20h05 et ne pas gâcher la soirée.
On savait qu’il était beau, quand on l’a vu avec le Canadien Justin Trudeau au G7, on aurait dit le début d’un dîner spectacle des Chippendales, Merkel, les croisant, leur a mis 20 euros dans la ceinture en criant “Lève ton slip, papa !”. Mais une seule personne ne peut pas tout avoir, car Dieu a donné un peu à chacun, vous, Bernard, c’est la pilosité, moi ce corps gracile qui fait fantasmer le public, on a installé des webcams à RTL juste pour me filmer moi, contrairement à ce que pense Lizarazu. Et donc il y a un truc que Macron n’a pas, c’est l’humour, il est aussi drôle qu’un scénario des frères Dardenne dans lequel Isabelle Huppert jouerait le rôle d’une prostituée flamande rongée par la chaude-pisse.
Mais comme tous les gonzes qui s’adorent, lui pense qu’il est l’égal de Woody Allen + Tex + le chat Garfield, il a les chevilles tellement grosses qu’il chausse des cagettes à melon. Jeudi, il est en Bretagne, terre qui selon Richard Ferrand génère des illettrés pas au niveau de son fils à lui. Il visite un centre de sauvetage, il connaît, lui a sauvé Bayrou et De Sarnez du néant politique, sauf que là c’est en mer. Un agent lui parle des divers types de bateaux, dont le tapouille, qui n’est pas une MST, et le kwassa-kwassa, un bateau de Mayotte. Et là Macron se dit “J’ai ubérisé le PS, LR, Trump, Poutine, allez zou, je me fais Stéphane Guillon”, place à l’humour noir. Et il a cette phrase : “le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien”. Scandale.