“Il y a des guerres civiles qui commencent pour moins que ça !” conclue un kiosquier parisien après que, le jeudi 2 juin 2016, une centaine de casseurs se soient déchaînés sur nombre d’enseignes de la rue de Vaugirard. Passants, habitants, commerçants… étaient stupéfaits du peu de réactivité des CRS. Les casseurs se sont acharnés à coups de hache sur plusieurs fenêtres et portes à la hauteur de la mairie de l’arrondissement, ILS avaient infiltré un cortège de cheminots anti-loi El Khomri, qui défilaient devant le parc des expositions de la Porte de Versailles, où se tient le congrès des maires de France qui accueillait François Hollande.
[…] Ils prennent systématiquement la tête des cortèges parisiens, sous l’oeil parfois agacé des traditionnelles organisations syndicales (CGT, FO, Unef…), et scandent des slogans hostiles aux forces de l’ordre comme: « Tout le monde déteste la police ». « C’est une sphère très difficile à cerner, qui a parfois des réactions surréalistes et des actions très violentes », explique Jacques Leclercq […]
« Cette ultragauche est à l’affût de toutes les luttes: il y a trente ans, les redskins tapaient contre les fascistes, au début des années 2000 on retrouvait ces groupes sur les manifestations contre les sommets gouvernementaux et aujourd’hui, ils se rassemblent contre la loi travail ». […]
« Globalement, les antifascistes d’aujourd’hui sont moins violents, plus politisés et plus composites que dans les années 80″, relève le chercheur. « Ils sont souvent surdiplômés », viennent de « milieux plus bourgeois » mais « ne trouvent pas de raison d’être à travers le travail ».