Le Wisconsin a vu son nombre d’avortements s’effondrer d’environ 16% entre 2012 et 2013, passant de 6 927 à approximativement 5 800, d’après les estimations de l’organisation “pro-vie” Wisconsin Right to Life. Les chiffres officiels du ministère de la Santé de « l’État du blaireau” pour l’année dernière ne sont, eux, pas encore parus. En 2012, l’avortement avait reculé de 4,4% sur un an. Sur 30 ans, sa pratique a été divisée par trois, ce qui pousse Wisconsin Right to Life à qualifier cet État du Mid-Ouest surnommé « la laiterie des États-Unis » de “modèle national” en matière de lutte contre la banalisation de l’avortement. La législation n’est sans doute pas pour rien dans l’évolution des comportements des Wisconsinois : le consentement des parents est obligatoire pour les avortements de mineurs, l’usage de la “télémédecine” interdit, le financement public de l’acte n’est permis qu’en cas de danger pour la vie de la mère, viol, inceste ou risques importants pour sa santé, la femme qui souhaite éliminer son enfant doit rencontrer un conseiller qui lui proposera des solutions alternatives et elle aura ensuite 24h pour réfléchir, etc. La Cour fédérale du district de l’Ouest du Wisconsin doit prochainement statuer sur une loi promulguée en juillet 2013, qui conditionne l’avortement au visionnage par la femme d’une échographie du fœtus agrémenté d’une description et aux « privilèges d’admission » du médecin en milieu hospitalier à moins de 30 miles, mais dont l’entrée en vigueur avait été bloquée par un juge fédéral.