Cette retraitée dynamique et enjouée est l’un des piliers de la page Facebook « Les tulipes de Hollande », comité de soutien créé en 2011 qui compte 5 000 contributeurs. Comme elle, ces irréductibles fans multiplient les mots doux à leur « grand homme », qui « se donne tant de mal » et a « le coeur sur la main », agrémentant leurs messages de photos de fleurs et de smileys distribuant des baisers et des cœurs. Le Hollande bashing, très peu pour eux ! Et ils en veulent aux « râleurs », qu’ils jugent « trop gâtés ». « Les Français mériteraient qu’il les abandonne ! », pestait Yvette, une des « Tulipes », ces jours-ci sur le réseau social.
Leur point commun : ils continuent à soutenir Hollande envers et contre tout et militent pour qu’il se représente. Ils incarnent cet infime 1 % de sondés qui persistent à se dire « très satisfaits » dans les enquêtes d’opinion, où le président bat des records d’impopularité. Seuls contre tous, en dépit des insultes, des railleries, voire des menaces parfois… « Les sondages, je n’y crois pas ! » lance Fleurette, sympathisante de gauche depuis toujours, mais encartée au PS depuis un an seulement, à l’heure où beaucoup de militants hésitent à renouveler leur adhésion. « Des ingrats, ça me met en colère ! » lâche-t-elle, remontée contre une gauche qu’elle juge trop divisée. « La France était dans un état lamentable en 2012, Hollande a pris le taureau par les cornes ! (…)
François Hollande, elle l’a rencontré une fois. C’était en avril 2012, lors d’un meeting à Rennes. « Il m’a fait la bise », se souvient-elle. Si elle le soutient mordicus, c’est parce qu’elle le juge « honnête » : « Il n’a pas de casseroles aux fesses, c’est le seul depuis des lustres. » Elle souhaite donc qu’il soit candidat en 2017, même si elle « aime bien Manuel Valls, qui a de l’allant, de l’énergie ». « Mélenchon, Aubry, ils n’ont pas les épaules », assène-t-elle. Comme elle, Nadine Poinsot, la fondatrice du groupe des « Tulipes », pense que François Hollande est « le candidat légitime ». Tous cauchemardent à l’idée d’un second tour entre la droite et le Front national. « Si c’est ça, je n’irai pas voter ! » prévient Fleurette. (…)