Les communicants au microscope!

Ethnocentrisme : nom masculin – Tendance à privilégier les normes et valeurs de sa propre société pour analyser les autres sociétés. La définition du Larousse s’applique tellement bien à l’univers de la communication. Pour en sortir, et faire prendre conscience à l’ensemble de la profession qu’il y a bien âmes qui vivent au-delà du périphérique, le Syndicat national de la publicité télévisée (SNPTV) s’est lancé dans l’étude « Gens de com’– Gens normaux », réalisée par l’IFOP.

Au programme, la volonté d’étudier online cette bien curieuse population via un panel de 393 professionnels de la publicité, du marketing et de la communication comparée à un panel de 1 009 individus « normaux » de 18 à 64 ans. Si 79 % des gens de com’résident en Ile-de-France (vs 81 % des Français qui habitent en province), ils n’en restent pas moins que plus de la moitié d’entre eux (55 %) se lèvent le matin après 7 heures (vs 57 % des Français qui se lèvent avant 7 heures) et dînent après 21 heures (32 % vs 6 % des Français). Avec leur rythme propre, les gens de com’ sortent au moins un soir par semaine (57 %) contre 29 % pour les Français, et même plus que les 18-24 ans (51 %). « La vie des gens de com’, dont la vie professionnelle est avant tout une vie d’interactions sociales, avec des collègues, des amis, des clients, et ce plus que la moyenne des autres cadres ou des autres Franciliens », souligne Raphaël Berger, directeur du département média et numérique de l’IFOP.

« Hyper urbains », les gens de com’ logent à 68 % en appartement contre 37 % des Français mais aussi 42 % des cadres supérieurs ou 50 % des 18-24 ans. Ils sont les plus nombreux à faire leurs courses alimentaires sur internet (19 % vs 6 % pour les Français), mêmes les cadres supérieurs sont moins nombreux à le faire (12 %), relève l’étude. Les gens de com’ ont la «sortite aiguë», et tout particulièrement dans leur sphère professionnelle : 51 % fréquentent des soirées professionnelles (vs 7 % des Français). De fait, ils vont donc plus au restaurant (87 % sont allés dans trois types de restaurants différents au cours du dernier mois, contre 49 % des Franciliens et 34 % des Français)… 55% d’entre eux ont même fréquenté un restaurant japonais au cours du dernier mois (vs 12 % pour les « normaux »). Avec une surreprésentation en Ile-de-France et ses offres culturelles pléthoriques, les gens de com’ sont 70 % à aller au cinéma (comme les Franciliens, à 71 %), ils sont aussi 31 % à aller au théâtre (18 % des Franciliens), 37 % à assister à des concerts (21 % des Franciliens, 20 % des 18-34 ans), 35 % à voir des expos ou des vernissages (16 % des Franciliens), etc. « Même les jeunes 18-34 ans ne bougent pas autant », estime l’IFOP.
Technophiles avérés, et même plus…

Sans véritable surprise, les gens de com’ sont technophiles : 81 % utilisent une tablette, plus que les Français (48 %), que les 25-34 ans (55 %) ou que les cadres supérieurs (61 %). Côté réseaux sociaux, 33 % des gens de com’ sont actifs sur au moins 4 réseaux sociaux, contre 8 % des Français. Dans ce contexte, 39 % utilisent Twitter, contre 14 % des Français c’est même plus que les 18-24 ans (29 % l’ont utilisé durant les 30 derniers jours). 77 % utilisent un réseau social professionnel, largement plus que les Français (10 %) et même que les cadres supérieurs (19 %). En outre, 88 % des gens de com’ consultent sur les réseaux sociaux les informations qui circulent (vs 33 % pour les Français et 67 % pour les 25-34 ans). 51 % des gens de com’ partagent même les informations qui les intéressent, ce qui est supérieur à la moyenne des Français (40 %) mais aussi des 25-34 ans (76 %).
Une consommation TV asynchrone

Enfin, selon l’étude, les gens de com’ ont aussi des pratiques TV différentes : seulement 5 % rentrent déjeuner chez eux en semaine contre 32 % des actifs français (et 10 % des Franciliens actifs) : ils n’ont donc pas l’occasion d’allumer leur poste de télévision à l’heure du déjeuner. Ainsi, le mode de vie des gens de com’ et leur équipement technologique les incitent-ils à « consommer les contenus de manière asynchrone ». 50 % des gens de com’ regardent donc la TV sur d’autres écrans, comme 39 % des 18-34 ans (et 29 % des Français) ; 62 % déclarent faire du replay sur leur TV (49 % des 18-34 ans), 84 % font du multitasking avec leur TV et un autre écran (59 % des 18-34 ans). Selon l’étude, « ils sont […] beaucoup plus proches des nouvelles générations que de la moyenne des gens normaux ». Ils sont d’ailleurs plus nombreux à disposer d’une offre de TV payante hors FAI (77 % vs 57 % des Français). Pour Virginie Mary, déléguée générale du SNPTV, « dans la communication, nous avons une vie plus décalée, plus connectée et plus rythmée […] Le tout est d’en avoir conscience, surtout lorsqu’on communique avec tous ceux qui ne sont pas des gens de com’».

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