Au cours d’un voyage qu’il effectue en 1897, Georges Delaselle, assureur parisien, passionné de végétaux exotiques, tombe sous le charme de l’Île de Bat, au nord du Finistère. Étonné par la présence de nombreux végétaux rares en provenance des quatre coins du monde et acclimatés par les marins de l’île, il décide d’y créer un jardin exotique.
De 1897 à 1918 Georges Delaselle dirige travaux et plantations, aménage un cordon de dunes artificielles afin de protéger le jardin des vents, et procède à l’excavation d’une cuvette profonde de cinq mètres dont les bords sont travaillés en terrasses. Au cours de ces travaux, il fit une découverte inattendue, la mise à jour d’une nécropole datant de l’âge du bronze. En 1918 Georges Delaselle s’installe définitivement sur l’Île de Batz. Il se consacre entièrement au développement de son jardin.
À sa mort en 1944, à l’âge de 83 ans, la dune aride et primitive à laissé place à une luxuriante oasis peuplée de palmiers et autres plantes exotiques. Vendu à plusieurs reprises le jardin, victime d’un désintéressement général, sombre peu à peu dans l’oubli et l’abandon.
En 1987, une équipe de bénévoles réunis au sein de l’association «Les Amis du jardin Georges Delaselle» décide de faire renaître ce qui fut, jadis un petit paradis. Pari hardi que le Conservatoire du Littoral s’est engagé à soutenir en devenant propriétaire du site en 1997, cent ans après sa création, protégeant ainsi définitivement ce témoignage remarquable de l’histoire de la pratique botanique et de l’acclimatation des végétaux exotiques vers 1900. La réhabilitation du jardin reste fidèle aux composantes fondamentales ébauchés par son concepteur, et les aménagements récents venus le compléter s’inscrivent dans l’intuition romantique qui fut celle de Georges Delaselle, et qui, imprègne intensément le site.