Le château de Meauce est un des plus anciens châteaux du nivernais. Il est positionné sur un petit éperon rocheux rond, dont il a épousé la forme, au-dessus de l’Allier. La présence humaine sur le site remonte au 8ème siècle mais les premières traces encore visibles remontent au XIIème siècle. Le château rond de Meauce est classé MH, ainsi que les douves, la double allée de tilleul, l’allée de platane et les deux granges et le pigeonnier. L’Allier alimentait les douves et le château de Meauce vivait de la rivière (forges, port, péage, droit d’épave…).
Un des premiers seigneurs de Meauce, mesurait 210 cm et s’appelait baise porte, ce qui explique très certainement que les portes sont à Meauce plus hautes qu’ailleurs.
En 1258, Hugues de Meauce revient de croisade, les yeux crevés par les sarrasins qui avaient peur de le retrouver sur le champ de bataille. Peiné de voir son compagnon dans un tel état de dénuement, Saint Louis donne l’une de ses cousines en mariage à Hugues de Meauce et de quoi reconstruire son vieux “manoir”.
Guyot de Roffignac se voit condamné, à deux reprises de mettre un terme à son droit d’épave par le conseil et le Roi Charles VII lui-même. Les écrits de l’époque expliquent que Guyot de Roffignac aidait quelque peu les naufrages à se réaliser, car les commerçants empruntant cette rivière particulièrement calme avaient peu de chance d’être naufragés. De ces plaintes à répétition, le droit d’épave sera supprimé pour tous les châteaux de l’Allier et de la Dordogne.
A la révolution, le seigneur de Meauce demande à son maçon de cacher dans deux pièces murées le trésor et la vaisselle du château. Néanmoins le maçon revient une semaine plus tard avec les révolutionnaires percer l’une des fenêtres murées et récupère la première partie du trésor. Dans le conflit qui éclate avec les autres révolutionnaires, le maçon décède avant d’avoir ouvert et désigné l’autre cavité murée et le reste du trésor est toujours en place.
Charles de Roffignac, jeune officier, voulant impressionner ses parents et cousins propriétaires du château (XVIIème siècle) monta l’escalier à cheval, ce dernier se cabra au 3ème étage, à l’endroit encore marqué d’un roi taillé dans la pierre. Il mourut sur le champ.
Un siècle plus tard Eloy Tiersonnier rentrant de promenade rencontre un loup dans la grande allée. Son cheval apeuré le désarçonne et se rue dans la cour ronde du château et percutant le puit du château, il rendit l’âme. La légende révèle que le cheval était de la même lignée que celui qui avait désarçonné le jeune Roffignac un siècle plus tôt.
L’avant dernier propriétaire Jean Devaivre, réalisateur, dont la vie a été retracée dans un film de Bertrand Tavernier “Laissez-passer”, a choisi le château de Meauce sur un coup de cœur, de nuit pendant un parachutage dans les derniers mois de l’occupation allemande. Ce résistant, “Janus”, a mis 10 ans à retrouver ce château.