https://www.youtube.com/watch?v=oxMwYINcJgw
Et les mistrals gagnants, au titre singulier tiré d’une chanson du chanteur populaire Renaud, est un film documentaire qui traite d’un sujet ô combien sérieux, délicat : il s’agit des enfants malades, des enfants très malades, qui doivent passer une bonne partie de leur vie, sinon la totalité, à l’hôpital et dont une bonne partie d’entre eux n’atteindra jamais l’âge adulte. L’ambition de la réalisatrice, qui a vécu elle-même cette expérience terrible de devoir accompagner comme mère un enfant très malade, a été de rendre compte de ce monde finalement méconnu de l’enfance à l’hôpital. Méconnu car, il faut bien l’avouer, certaines réalités sont en soi bien tristes, dures, et on ne tient pas les voir si l’on n’y est forcé…Pourtant, et tel est l’angle surprenant de Et les mistrals gagnants, les enfants malades ne seraient pas le plus souvent tristes, abattus, comme on pourrait le croire, mais, malgré tout, débordant de vie, de joie. Du moins est-ce le cas de ceux montrés dans le film.
Et les mistrals gagnants, un film étonnant, qui émeut profondément
Les petits patients réussissent encore à s’amuser, régulièrement, beaucoup, tout en demeurant lucides sur leur état. Certaines associations dédiées aident à la distraction de ces enfants : sont montrés leurs réalisations, comme des séjours à la neige, des sorties à la campagne, des visites pédagogiques de chantiers navals ou de casernes de pompiers…A ces occasions, les enfants sont absolument ravis. Ils bénéficient du dévouement constant et exemplaire de leurs parents, leurs familles au sens large, du personnel hospitalier, des instituteurs, des animateurs des associations…
Toutefois la réalité douloureuse n’est pas occultée. Certaines scènes de soin, longues, délicates, douloureuses, sont forcément pénibles malgré tous les efforts des infirmières et médecins, ou la bonne volonté des enfants. Se pose la question des greffes d’organe ; elle n’est vue dans le film que sous un angle purement technique, alors que des enjeux éthiques délicats pourraient être évoqués, même si évidemment un parent est prêt à absolument tout pour tenter de sauver son enfant. Si les réalités douloureuses ne sont donc nullement cachées, le choix a été fait, sauf grosse distraction de notre part, de ne jamais évoquer de cas d’enfants décédés, même si certaines morts sont probablement survenues durant le tournage ; les petits défunts ont vraisemblablement été écartés au montage, pour ne pas brouiller le message principal insistant sur cette étonnante joie persistante des enfants malades.
Et les mistrals gagnants est un film étonnant, qui peut séduire, distrait et émeut profondément, tout en attirant l’attention sur un sujet douloureux qui peut hélas concerner un jour ou l’autre toutes les familles.