Imaginons la possibilité d’un non-lieu dans cette affaire des emplois fictifs attribués au candidat Fillon. Un non-lieu qui ne pourra intervenir que dans quelques mois. Un non-lieu prouvant que tout a été monté, inventé, diffusé, publié, critiqué sans qu’il y ait le moindre fait légal à reprocher aux époux Fillon. Mais le pouvoir aura gagné ce qu’il espérait : il aura grippé la machine électorale au point de rendre caduque l’élection du futur président de la République. Ce faux procès fait à Fillon l’aura déstabilisé, lui aura fait perdre le soutien de nombreux membres du PR et de l’UDI et aura barré la route de l’Élysée pour l’offrir sur un plateau, en vertu du front républicain à venir, à un jeune blanc-bec blablateur sans envergure qui va coûter cher, très cher à la France jusqu’aux élections de 2022 qui verra, n’en doutons plus, l’élection d’une Le Pen.
Car il y a bien eu complot, quoi qu’en disent nos journalistes formés à la matrice de gauche. Un complot que n’ont pas voulu voir ceux qui ont lâché Fillon malgré sa courageuse attitude d’affronter le verdict des urnes. Et dans le verbe lâcher, il y a le mot lâche.
Des lâches qui sont devenus des collabos de Macron : de Villepin à Apparu, de Le Maire à Fenech et Vautrin, en passant par ses proches collaborateurs de la campagne, ceux-là n’ont rien vu venir du guet-apens judiciaire organisé.
Ce possible non-lieu, dont nous souhaiterions que l’annonce soit faite aussi rapidement que l’a été le procès déclenché par le parquet financier, signifierait la fin politique de ceux et celles qui ont manqué de courage et de lucidité. Heureusement, les courageux restés fidèles à Fillon sont plus nombreux que les froussards. Jean-Paul Garraud, par exemple, candidat LR à Libourne, magistrat, président de l’Association nationale des magistrats, qui vient de déclarer sur France Bleu : « Je considère que cette procédure est au minimum orientée. Elle a été lancée par le parquet national financier qui, normalement, ne gère que des affaires très complexes ou à retentissement international, poursuivie par des juges qui ne procèdent même pas à une garde à vue. Oui, il y a une orientation qui n’est pas juridique… Fillon est la cible d’un véritable assassinat politique. »
M. Garraud va plus loin encore dans son soutien à Fillon : « En droit, il s’agit d’un non-sens juridique. Quand le PNF clôture son enquête pénale en saisissant des juges d’instruction contre X et non pas contre Fillon, cela veut dire qu’en droit, il n’y a aucune charge retenue. Curieusement, quelques jours plus tard, sans aucun élément nouveau, sans garde à vue, Fillon se retrouve avec une convocation pour mise en examen à deux jours du délai butoir de fin des candidatures. On prend en otage l’élection présidentielle. »
Alors, MM. Et Mmes les lâcheurs, avez-vous bien pris conscience de votre monumental fourvoiement qui vous conduit à faire le jeu d’Emmanuel Macron, lequel ne saura jamais assez vous remercier ? Ah si, en vous offrant, peut-être, soit son mépris s’il vous considère comme des pleutres, soit un poste ministériel ou de député de son futur parti.
Floris de Bonneville – Boulevard Voltaire