En 2012, une adolescente anglaise de 14 ans, enceinte de son copain de 18 ans, a tué son nouveau-né.
Avant-hier, 26 février, un juge de la jeunesse de Charleroi (Belgique) a reconnu une jeune fille de 16 ans coupable d’infanticide et lui a infligé 150 heures de prestations éducatives et d’intérêt général.
Comment interpréter ces infanticides ? Accidents ? Ou bien effet inéluctable de nos législations ?
Il faut être complètement arriéré pour remettre en cause les relations sexuelles hors mariage. N’est-ce pas ? Il faut être totalement intégriste, obscurantiste et même malade pour réprimer la sexualité des jeunes. N’est-ce pas ?
Pour protéger les jeunes filles des mariages forcés, la loi française a porté, en 2006, l’âge minimum du mariage pour les filles de 15 à 18 ans. Une loi protectrice. N’est-ce pas ?
La loi présume que le consentement d’un jeune de moins de 14 ans à une relation sexuelle avec un adulte ne peut exister et qu’il y a crime en ce cas. Une loi protectrice. N’est-ce pas ?
La loi prévoit une éducation sexuelle des adolescents, leur vantant la responsabilité par la contraception, et les sermonnant sur l’irresponsabilité que représenterait la mise au monde d’un enfant non désiré, et pour les mineures, contraception et avortements sont gratuits. Une législation protectrice. N’est-ce pas ?
Le décalage existant désormais entre l’âge dit de la « majorité sexuelle » (15 ans) et l’âge du mariage (18 ans) dit aux adolescents qu’il est naturel et sain de risquer de concevoir avant d’être prêt à se marier.
La loi actuelle signifie qu’un adulte ne commet aucune faute s’il joue avec une adolescente, avec laquelle, par hypothèse, il n’est pas marié. Est-ce normal ?
Quel adolescent(e), entendant le discours actuel, oserait se dérober au devoir d’avoir une sexualité « épanouie » ? Quel adolescent(e), entendant le discours actuel, peut se sentir « normal(e) », s’estimer sain(e) d’esprit, sans avoir de relation de couple ?
Le droit canon invalide des mariages sans consentement, quel que soit l’âge. Le mariage forcé n’est pas un problème issu de la culture chrétienne. Son irruption en France a servi de prétexte à une législation chimérique. La chimère est de vouloir le beurre et l’argent du beurre, la crémière et l’innocence, la liberté totale et la responsabilité.
La réalité est simple : toute relation sexuelle en dehors du cadre du mariage peut aboutir à la conception d’un enfant sans famille prête à l’accueillir, non désiré initialement, « dès l’origine ».
Parce que la réalité biologique est très simple : aucune contraception n’est fiable à 100 %. Quiconque commence par dire autre chose aux adolescents leur ment. Leur ment vicieusement, horriblement.
L’avortement forcé est une horreur. N’est-ce pas ? Sauf que, statistiquement, l’éducation sexuelle soi-disant « libérale » revient à condamner, chaque année, un certain nombre d’adolescentes à l’avortement forcé. Forcé, puisqu’elles n’ont plus d’autre issue. Pas moyen de le garder, pas le droit moral de le « faire », peu de chance d’entendre prononcer ce qu’elles sentent : il est déjà là.
Notre législation actuelle ment aux adolescents. Elle est cruelle.