La famille Fenouillard

Il s’agit bien sûr de l’adaptation cinématographique, par Yves Robert en 1961, de la célèbre bande dessinée de Christophe (auteur par ailleurs du non moins célèbre Sapeur Camember) : La Famille Fenouillard, sous-titrée : Ouvrage destiné à donner à la jeunesse française le goût des voyages.

Les Fenouillard, bonnetiers de père en fils à Saint-Rémy-sur-Deule, sont l’archétype des familles bourgeoises cossues de la fin du XIXe siècle. Agénor, le père, voudrait devenir maire de la ville. Il est à la vente dans son magasin. Son épouse, Léocadie, gère la boutique et l’éducation des deux filles, Arthémise et Cunégonde, promises à deux fins de race désargentés, mais blasonnés, les frères Anatole et Polydore de Prémauté.

Montés à Paris pour voir la Tour Eiffel (ce qui à l’époque pose son homme), les Fenouillard se trompent de train et se retrouvent… au Havre. Lors de la visite d’un bateau, ils oublient d’en descendre et les voilà embarqués comme passagers clandestins ! Ils vont ainsi vivre une série d’aventures autour du monde, débarqués, rembarqués, ballottés par les événements. Mais s’en sortant somme toute assez crânement.

A moins de pouvoir faire une adaptation hollywoodienne du sujet, genre Le Tour du monde en 80 jours (et il y a bien des rencontres entre ces deux livres), difficile de rendre les magies du Japon, de la Chine, des pampas, du Far West, des banquises, des océans déchaînés et des exotismes débridés. Aussi Yves Robert, dans un choix économiquement minimaliste, n’a-t-il retenu que quelques-uns des épisodes de la BD, traitant les autres astucieusement sous forme d’ombres chinoises. Dans le rôle de Fenouillard, Jean Richard. Il est parfait. Dans celui de son épouse, la délicieuse Sophie Desmarets. Dans celui des fifilles, Arthémise et Cunégonde (qui épouseront finalement un docteur et un reporter rencontrés au cours de leurs aventures), Marie-Josée Ruiz et Annie Sinigalia. A signaler une très courte apparition de Bernard Blier dans la scène de la bataille à coups de fromages frais. Marlène Jobert aurait, dit-on eu un tout petit rôle, mais je n’ai pas réussi à la repérer (et Dieu sait pourtant si je l’aime !).

Alain Sanders – Présent

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