Un homme politique digne de ce nom proposerait immédiatement, au nom du principe de précaution, des dispositions qui diminueraient les risques, pour nos compatriotes, de subir les conséquences de cette guerre qui nous est menée par les fanatiques islamistes. Jan Morgan a de la chance de ne pas être française. Cette Américaine dirige un stand de tir, dans l’Arkansas, et vient de tenir, sur sa page Facebook, des propos qui lui vaudraient les foudres de nos tribunaux.
« Chaque jour, partout dans le monde, des musulmans tuent des innocents au nom d’Allah et de leur prophète pédophile et meurtrier Mahomet. […] Étant donné que je n’ai aucun moyen de faire la différence entre un musulman qui tue au nom de sa religion et du Coran, et un qui ne le fera pas, j’ai fait le choix de la sécurité pour mes clients, comme je le ferais face à n’importe quelle personne qui décide de prendre part à une organisation qui lui ordonne de commettre des crimes contre des innocents. »
Elle ajoute : « Les gens sont en contact avec des armes à feu mortelles. Je ne vais pas laisser un nazi ou un membre du Ku Klux Klan tirer ici. »
Cela s’appelle tout simplement le principe de précaution, cher aux Verts quand il s’agit d’OGM ou du gaz de schiste. Mais peut-il, en France, y avoir un principe de précaution compatible avec des lois qui sanctionnent quiconque est suspecté d’inciter à « la discrimination d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de son appartenance religieuse » (article 24-8 de la loi sur la liberté de la presse) ?
On sait, en période de guerre froide, qu’aux États-Unis, au nom de la lutte contre le communisme, le sénateur Joseph McCarthy s’était livré à une véritable chasse aux sorcières, dans les milieux artistiques, médiatiques, mais aussi militaires, contre quiconque était suspecté d’être communiste, et donc de pouvoir livrer des informations à l’ennemi.
Dans ce contexte, en France, il paraissait normal de ne pas confier des responsabilités vitales pour la sécurité nationale à des membres du PCF.
Après les attentats contre Charlie Hebdo, notre Premier ministre, Manuel Valls, a expliqué, le 23 janvier dernier, à des lycéens de Brie-Comte-Robert : « Votre génération devra s’habituer à vivre avec ce danger [le terrorisme] et ce, pendant un certain nombre d’années. »
Le constat est hélas lucide, mais un homme politique digne de ce nom proposerait immédiatement, au nom du principe de précaution, des dispositions qui diminueraient les risques, pour nos compatriotes, de subir les conséquences de cette guerre qui nous est menée par les fanatiques islamistes.
Quelques exemples ? Doit-on accepter de nouveaux musulmans sur le territoire français ? Doit-on autoriser dans les mosquées un livre qui appelle ouvertement, dans plusieurs dizaines de sourates, à tuer des infidèles ? Doit-on engager dans des lieux stratégiques pour la sécurité des Français (armée, police, centrales nucléaires, aéroports, TGV, etc.) des croyants à qui les textes sacrés ordonnent de faire la guerre aux mécréants ? Doit-on garder sur le territoire français des personnes qui, sur notre sol, se comportent en cheval de Troie et en cinquième colonne de l’islam conquérant ?
Si nous étions dans un pays normal, ces questions (et bien d’autres) de bon sens ne seraient pas taboues. Un gouvernement digne de ce nom les examinerait, et prendrait les décisions à même d’assurer au mieux la sécurité de tous. Il nous expliquerait que, dans des périodes exceptionnelles, on prend des mesures exceptionnelles.
Mais nous sommes dans la France de Hollande-Valls-Cazeneuve-Taubira. Donc, on a décidé que les musulmans étaient les principales victimes des attentats du 7 janvier et que, au nom du « surtout pas d’amalgame », il convenait d’abord de renforcer la lutte… contre le racisme et l’islamophobie.
Jan Morgan a vraiment de la chance de ne pas être française.
Pierre Cassen