Angela cherche désert désespérément…

La Deutsche Welle a repris, le 30 décembre dernier, une information publiée initialement par la chaîne WDR. Cette nouvelle, vous la trouverez difficilement dans les médias français. Lisez ces quelques lignes et vous comprendrez pourquoi…

Durant l’année 2016, les autorités allemandes ont saisi des brochures du Coran dans dix États fédéraux. Oui, vous avez bien lu, elles ont confisqué des dizaines de milliers d’exemplaires d’une traduction fondamentaliste distribués par le groupe salafiste « Vraie Religion ». Rien que dans un entrepôt de la banlieue de Cologne, 22.000 de ces livres controversés sont stockés et enveloppés sous plastique.

Les ouvrages distribués gratuitement dans les rues allemandes ont été retirés de la circulation pour « diffusion de messages de haine et d’idéologies anticonstitutionnelles », selon les mots du ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière. Ce dernier a, en outre, déclaré que plus de 100 jeunes hommes sont partis vers l’Irak et la Syrie pour rejoindre l’État islamique après avoir eu entre les mains cette interprétation stricte du livre sur l’islam et la charia. Pour faire bonne mesure, suite à cette diffusion, le groupe « Vraie Religion » a été interdit pour « promotion de la haine ».

L’affaire paraît simple, mais un grain de sable vient perturber la décision des autorités fédérales allemandes. Car l’interdiction ne résout pas ce dilemme : comment se débarrasser de ces milliers de livres ? Pour les mahométans, ils renferment les Écritures saintes de l’islam. Selon WDR, le gouvernement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a pris contact avec des imams et des experts en études coraniques pour trouver la meilleure méthode pour les éliminer.

En effet, l’islam interdit de les brûler, de les broyer ou de les recycler.
Pour ces « chouyoukh » (savants musulmans), la manière la plus sacramentelle de les soustraire sans les profaner est de les envelopper dans un linge puis de les enterrer, de préférence dans un désert là où aucune personne ne peut accidentellement marcher dessus. Pour l’instant, un porte-parole du ministère de l’Intérieur du gouvernement fédéral a indiqué qu’aucune décision n’avait encore été prise alors que les ouvrages continuent de s’empiler dans la poussière d’immenses entrepôts.

Le problème paraît insoluble, l’Allemagne ne disposant d’aucun territoire aride où – difficulté supplémentaire – Hansel et Gretel auraient jamais posé le pied. Aussi, je suggère au gouvernement d’Angela Merkel de faire un échange avec l’Arabie saoudite : barils de pétrole contre livres sacrés de l’islam. Une manière de démontrer aux Saoudiens que si les germaniques n’ont pas de pétrole, ils disposent de sourates.

On se demande si Cazeneuve a eu vent de l’affaire. Imaginez ses cauchemars s’il devait se mettre à compter, non les moutons, mais les entrepôts. Mais que nos salafistes se rassurent : ce n’est pas notre « petit bonhomme en mousse » qui va enfouir de telles publications. Même si je suis prêt à parier que le stock français doit être bien supérieur à celui de la RFA. Les socialistes, quand il est question de l’islamisme radical, sont plus portés sur les bougies et les fleurs que sur les saisies. De plus, chez nous, pour un enfouissement, le meilleur et seul désert convenu est le désert médiatique.

Dernier point : ces traductions non expurgées sont ironiquement barrées du mot « Lies! » qui, en anglais, veut dire « Mensonges ! », alors qu’en allemand, il signifie « Lis-le ! ». Ça se passe de commentaires…

J.-P. Fabre Bernadac – Boulevard Voltaire

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