La Commission européenne attaque la Pologne pour les changements opérés dans ses médias publics, et affiche son ignorance de la situation.

L’Allemand Günther Oettinger, commissaire européen à l’Économie et à la Société numériques, s’est déclaré dimanche dans les colonnes du Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung pour la mise sous surveillance de la Pologne par la Commission européenne pour sa loi sur les médias publics votée le 31 décembre. Cette loi doit permettre au gouvernement conservateur issu des élections du 25 octobre de changer les dirigeants de la radio et la télévision publiques qui avaient été nommés par la majorité précédente, sans attendre la grande réforme prévue pour le printemps qui visera à recentrer les médias publics sur leur mission de service public. Arrivée au pouvoir en 2007, cette majorité précédente avait, sous la direction de l’actuel président du Conseil européen Donald Tusk, qui était premier ministre de la Pologne de 2007 à 2014 et chef du parti Plateforme civique (PO), procédé à une véritable épuration politique dans les médias publics en mettant à la porte quasiment tous les journalistes qui n’étaient pas suffisamment critiques vis-à-vis du parti d’opposition Droit et Justice (PiS) ou qui étaient trop critiques vis-à-vis du gouvernement. Ceci n’avait pas ému le moins du monde la Commission européenne.

Aujourd’hui la situation est différente car ce sont les “gentils” qui sont mis à la porte par les “méchants”. En affirmant sa volonté de mettre la Pologne sous surveillance, le commissaire européen Oettinger a en même temps affiché son ignorance de la situation en citant comme exemple le renvoi du journaliste Tomasz Lis, “directeur des programmes” de la télévision publique. En fait, contrairement à ce que croit cet Allemand, Tomasz Lis n’est pas et n’a jamais été directeur des programmes à la télévision polonaise. Il était simplement grassement payé pour animer des émissions politiques violemment anti-PiS et pro-PO.

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8 Comments

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  • Voyageur , 5 janvier 2016 @ 18 h 46 min

    C’est facile à comprendre, la commission européenne constitue à elle seule un gouvernorat aux ordres de Washington qui tient sous sa coupe tous les gouvernements européens .

    Les échanges économiques entre la Pologne et l’Allemagne se développant, on imagine mal la commission européenne se lancer dans une politique de sanctions et de pénalités avec la Pologne, car Merkel étant en passe de plomber l’économie allemande avec sa politique migratoire insensée, l’Allemagne va avoir besoin, pour maintenir la croissance, d’exporter toujours davantage. La Pologne peut très bien trouver d’autres clients, l’Europe et le Monde sont grand.

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