Le palais du Tau, à Reims, fut résidence archiépiscopale jusqu’à ce que la Révolution française en fasse un tribunal puis une bourse de commerce… Résidence royale lors des sacres de Rois Très-Chrétiens, ce magnifique monument inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, redevint résidence archiépiscopale jusqu’en 1905, année de ladite « séparation » des Églises et de l’État. L’archevêque en fut chassé l’année suivante. Le palais est, depuis 1972, un musée consacré aux sacres des Rois de France. C’est dire que s’il est devenu “laïc”, il conserve une mémoire éminemment chrétienne et française. Une lectrice (merci S.M. !), le visitant le 31 décembre dernier, a été quelque peu interloquée de découvrir dans son ancienne chapelle une exposition d’“œuvres d’art” contemporaines qui n’y avaient, évidemment, pas du tout leur place.
D’abord, parce qu’on ne mélange pas les torchons et les serviettes : si la destination de ce musée est désormais les regalia et autres objets liés aux sacres des Roi de France, qui viennent y faire ces mannequins nus, ces petites cuillères et ces œufs devant un autel et son Crucifix ? Ensuite, parce que de telles “œuvres” offensent le respect qu’on doit pour la destination première de cette chapelle. En matière de mauvais goût et de “profanation” d’un lieu chargé d’Histoire, c’est, vous me l’accorderez, pire encore que les grotesques “œuvres” de Jeff Koons dans les salons du château de Versailles… On me dira encore que j’exagère en voyant de la christianophobie partout… Cela fera une moyenne avec les aveugles volontaires qui n’en veulent voir nulle part.