Le siècle des sacres de Jean des Cars

 

Historien des grandes dynasties d’Europe, Jean des Cars propose en cette fin d’année – et c’est un beau cadeau à faire ou à se faire – un album passionnant et richement illustré : Le Siècle des Sacres.

Les premières années des XXe et XXIe siècles ont vu l’émergence d’une nouvelle génération de souverains. Leurs intronisations ont largement été médiatisées, notamment télévisées, suscitant l’intérêt des sujets de ces souverains, bien sûr, mais tout autant celui de quidams citoyens vivant sous des régimes républicains. Preuve supplémentaire, s’il en était encore besoin, que la nostalgie de la monarchie est toujours ce qu’elle était…

Jean des Cars rappelle que les sacres, rites religieux sacrés par définition, ont été peu à peu remplacés par une installation sous forme de prestation de serment devant le Parlement. Mais cette prestation, presque administrative (comme l’est un mariage civil), est souvent précédée (ou suivie) d’une célébration religieuse. Notamment quand est instituée une religion d’Etat dans le pays concerné et que le monarque en est le chef (comme c’est le cas en Grande-Bretagne, par exemple).

Nous voilà donc partis pour un voyage qui court du sacre de Victoria (28 juin 1838) à celui de Felipe VI (19 juin 2014). En passant par Napoléon III (1853), Nicolas II (1896), Charles IV (Charles Ier d’Autriche, sacré roi de Hongrie en 1916), Rainier III (1949), Baudouin Ier (1951), Elizabeth II (1953), Mohammad Reza Pahlavi (1967), Margrethe II du Danemark (1972), Charles XVI de Suède (1973), Juan Carlos (1975), Harald V de Norvège (1994), Henri de Luxembourg (2000), Albert II de Monaco (2005), Willem-Alexander des Pays-Bas (2013), Philippe Ier de Belgique (2013).

Jean des Cars écrit : « Dans les convulsions qui agitent le monde, les monarchies, qu’elles soient ou non membres de l’Union européenne, sont un exemple remarquable de stabilité. Exonérés de l’incertitude des échéances électorales, les monarques sont au-dessus des spasmes de la vie politique et incarnent la continuité de l’Etat. Et lorsqu’une tragédie frappe leur pays, leur présence et leur empathie apportent le réconfort : ils sont l’incarnation de leur nation. Et leurs héritiers et héritières donnent un visage à l’avenir. » La monarchie, une idée neuve en Europe…

Nous avons dit que cet ouvrage est doté d’une exceptionnelle iconographie. Le faste, la solennité, loin des petits hommes gris et, nolens volens, le caractère sacré de ces cérémonies, confèrent aux souverains un surcroît de légitimité. Il n’est pas anodin que, dans une Europe qui se défait, il y ait plus de monarchies que de républiques. Il faudra bien en prendre conscience et en tirer les conséquences un de ces jours prochains. Jean des Cars nous y invite avec ferveur.

Jean des Cars, Le Siècle des Sacres, Editions Perrin.

Alain Sanders – Présent

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