La PME mise sur la proximité de ses sites de production, limitant ainsi les coûts de transport. Une démarche écoresponsable. « Un camion, moins il roule, mieux c’est. » L’argument du coût du transport compte pour Christophe Fresnais, qui a créé Jouécabois en 2007. Sa PME, 25 salariés et 1 M€ de chiffre d’affaires annuel, fabrique des planchettes en bois 100 % françaises. Hormis l’emballage allemand, tout est tricolore : la matière première vient des forêts bretonnes et normandes, le tri et la mise en boîte sont réalisés dans son usine, en Ille-et-Vilaine, et deux établissements ou services d’aide par le travail (ESAT), en Mayenne et dans le Morbihan.
A en croire ce militant du « produit en Bretagne », du nom de l’association regroupant fabricants et distributeurs régionaux, il n’y a rien de sorcier. « La France est un pays forestier, on n’a pas besoin d’aller en Chine, observe-t-il. Avec notre esprit start-up, on privilégie le circuit court. S’il y a un problème, on se réunit en 30 minutes. Bref, on ne fait pas de gâchis. » Illustration avec les morceaux mal découpés, utilisés pour le feu de bois : le sac de 10 kg de bûchettes est cédé 2 € à la grande distribution locale, qui le revend le double.
Avec la réforme des rythmes scolaires, une autre brèche s’est ouverte. L’entreprise vend aux écoles un kit de planchettes et de livres pour travailler des notions de géométrie et d’écriture notamment. Ce qui marche le mieux, parmi sa douzaine de produits ? L’incontournable baril de 200 pièces, pour monter un igloo, un voilier ou une fusée. Jouécabois en vend 50 000 par an, autour de 35 €. « Un prix compétitif », selon Christophe Fresnais, alors que son « principal concurrent français » produit au Maroc.