Le CSA ne veut plus que l’essayiste Eric Zemmour puisse s’exprimer librement à la télévision, ni à la radio. Clairement, le Conseil supérieur de l’audiovisuel veut le faire taire. L’instance chargée du flicage des plateaux ne tolère – éventuellement – sa présence que dans la stricte mesure où le « journaliste » qui l’a invité lui porte une contradiction musclée. C’est ce qui ressort de la « mise en garde » adressée par le CSA à RTL et à France Télévisions, divulguée le 1er décembre.
Dans ce communiqué qui s’apparente à un oukase de la police de la pensée, le CSA indique sans aucune honte s’être réuni sur la base de « nombreuses plaintes » d’auditeurs et de téléspectateurs ayant « dénoncé » (sic) au Conseil « un discours qu’ils percevaient comme une forme de racisme et d’islamophobie » ! On notera d’une part que le CSA valide la délation, d’autre part la formulation alambiquée qui permet au CSA d’insinuer sans affirmer, et donc, espèrent-ils sans doute, d’échapper aux poursuites en diffamation que pourrait engager l’auteur d’Un quinquennat pour rien.
L’instance présidée par Olivier Schrameck — qui fut directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon – estime donc « que la maîtrise de l’antenne doit être proportionnée au discours de l’invité et donc particulièrement forte lorsque ce dernier se caractérise par l’exacerbation des antagonismes au sein de la société française et la justification de comportements discriminatoires. Dans le cas de l’émission Bourdin direct, le Conseil a estimé que la maîtrise de l’antenne avait été effectuée par le journaliste, dans la mesure où les propos de l’invité ont fait, le plus souvent, l’objet d’une contradiction parfois vive, et en a fait part à l’éditeur. » Traduction : Jean-Jacques Bourdin n’a pas laissé Eric Zemmour s’exprimer, donc tout va bien !
En revanche, poursuit le CSA, « s’agissant des émissions C à vous et 6 minutes pour trancher, le Conseil a estimé que la maîtrise de l’antenne avait été insuffisamment assurée au regard de la gravité des propos tenus et a mis en garde les responsables de RTL et de France Télévisions contre le renouvellement d’un tel manquement ».