Valoriser les déchets issus de la filière pêche, c’est l’objectif de Corentin Vitre. Diplômé de l’École d’art de Brest, le jeune designer récupère les peaux de poissons et les transforme en cuir.
Chaque semaine, Corentin Vitre, 25 ans, se rend chez Kyss Marée, un mareyeur de Concarneau. Ici, il récupère tout : peaux de sole, de grenadier, de dorade, de lieu jaune… Puis il passe dans les poissonneries de Brest. Aucune écaille n’est épargnée.
Son projet ? Donner une seconde vie aux déchets de la filière pêche en faisant du cuir avec les peaux de poissons. Pour cela, il a créé une « unité de recherche » qui vise à explorer toutes les formes que peut prendre ce cuir. Vêtements, accessoires, luminaires… « Je veux que les gens prennent conscience qu’il y a vraiment quelque chose à faire autour des déchets maritimes. »
Et sa première création en est la preuve. Il a réalisé un perfecto, une veste souple, résistante et imperméable. « C’était un essai, les finitions ne sont pas parfaites », insiste le designer. À terme, il imagine que le cuir de poisson pourrait intéresser les industriels ou les maroquiniers.
Corentin s’est associé à Sophie Menguy, étudiante en biologie, pour tanner son cuir. Sensibles aux questions écologiques, ils ont mis au point un traitement végétal à base d’écorces d’arbres dont ils retirent les tanins. « 70 % des cuirs sont traités de manière chimique, on ne voulait pas de ça », précise le jeune entrepreneur. (…)
Aujourd’hui, fraîchement diplômé de l’École d’art et de design de Brest, il a un statut d’étudiant-entrepreneur. Il bénéficie de cours de management et se consacre pleinement au développement de son projet qu’il a nommé Krak’hen. « C’est un mélange entre « kroc’hen » qui veut dire peau en breton, et Kraken, l’animal fantastique. »
En octobre, il a reçu le prix de l’innovation de la Banque Populaire de l’Ouest et décroché 5 000 €. Une somme qu’il aimerait, dans les mois à venir, investir dans son propre atelier. Mais en attendant il continue d’expérimenter…