Récemment nommée au ministère de l’Education nationale, elle concentre de violentes critiques sexistes et racistes entremêlées.
La ministre de l’Education nationale irrite l’extrême-droite par ses origines, de même que les militants hostiles au mariage homosexuel, pour lesquels elle symbolise le retour de la théorie du genre dont elle serait l’initiatrice, ainsi qu’une partie de la droite, qui loin d’opter pour la modération, se prête aux allusions sexistes. Najat Vallaud-Belkacem se retrouve confrontée aux deux types de discriminations les plus souvent subies par les élèves à l’école ; l’occasion pour le ministère de réaffirmer les principes et les valeurs de la République que l’école est censée promouvoir.
LA PROMOTION DE L’EGALITÉ FEMME-HOMME
Avant même l’annonce de sa nomination au ministère de l’Education nationale, Christine Boutin mettait en garde Najat Vallaud-Belkacem en dénonçant une «provocation non tolérable». L’aversion de la présidente d’honneur du Parti chrétien démocrate résulte de la prise de position de Najat Vallaud-Belkacem en faveur du mariage pour tous, mais aussi de sa volonté de mettre en place un plan d’action pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école intitulé ABCD de l’égalité. Pour Christine Boutin, cet outil pédagogique ne représentait rien d’autre qu’une façon d’imposer insidieusement la «théorie du genre» (ou gender theory) !
Par la fabrication et la diffusion de multiples hoax sur les ABCD de l’égalité (elle viserait à supprimer l’altérité sexuelle, pervertir les élèves, imposer l’homosexualité aux enfants…), les militants anti-gender, qui se confondent avec les militants anti-mariage pour tous, sont finalement parvenus à semer le trouble parmi les esprits, notamment ceux des parents d’élèves. Un débat concernant la lutte contre une prétendue «théorie du genre» menaçante pour les enfants s’est finalement substitué à la légitime et nécessaire lutte contre les discriminations de genre.
En tant qu’ancienne ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem ne peut rester insensible à la question malheureusement négligée de l’enseignement en faveur de l’égalité femme-homme dès le plus jeune âge. Les anti-gender ont gagné la bataille de la communication en révélant une homophobie latente et des stéréotypes archaïques sur les rôles sexuels dits naturels.
D’autant que la ministre de l’Education n’est pas épargnée par ces stéréotypes ; le conseiller municipal UMP de Neuilly-sur-Seine s’interrogeait le premier septembre sur Twitter sur les «atouts» employés par Najat Vallaud-Belkacem pour «convaincre Hollande de la nommer à un grand ministère». Accompagné d’une photo de la ministre en jupe, le message a indigné la gauche sur la toile et fort heureusement, des personnalités de tous bords.
LA LUTTE CONTRE LE RACISME
Najat Vallaud-Belkacem fait également l’objet d’attaques à caractère raciste, à l’instar d’autres personnalités du gouvernement telles que la Garde des Sceaux Christiane Taubira ou encore la secrétaire d’Etat à la Ville Myriam El Khomri. Une fausse carte d’identité prétendant dévoiler la véritable identité de la ministre de l’Education nationale circule sur la toile depuis sa nomination ; elle s’appellerait en réalité Claudine Dupont et emprunterait un autre nom pour jouer la carte de la diversité et obtenir des postes politiques à forte valeur ajoutée !
Diversité, un mot qui suscite l’effroi au sein de la droite réactionnaire et de l’extrême droite. La page Facebook du ministère de l’Education nationale a déclenché une vague de commentaires insidieux et injurieux, après la publication d’une photo d’une dizaine d’enfants de maternelle, dont plusieurs de couleur de peau noire.
Dénonçant un «grand remplacement» des «Français de souche» par des immigrés (sic), les internautes ont réussi à forcer le ministère à censurer l’objet du scandale, confirmant ainsi l’absolue nécessité pour le système éducatif de cesser de se plier au jeu des extrémistes et de leurs campagnes diffamatoires. Le racisme demeure un fléau à combattre aussi bien sur les bancs de l’école que sur les réseaux sociaux, ainsi que sur ceux du personnel politique.
Pour tout ce qu’elle représente et tout ce qu’elle entreprend, démontrant sa compétence et sa légitimité, nous réaffirmons notre soutien et notre fierté de compter Najat Vallaud-Belkcacem comme la numéro trois du gouvernement. Elle incarne une France jeune, diverse et moderne, que rejettent les extrémistes de tout poil. C’est la raison pour laquelle les attaques dont elle fait l’objet doivent être condamnées et dénoncées comme autant d’actes répréhensibles par la loi.
Yann GALUT Député PS du Cher, fondateur et porte-parole de la Gauche forte, Mehdi Thomas ALLAL Délégué general de la Gauche forte, Colette CAPDEVIELLE Députée PS des Pyrénées-Atlantiques, Alexis BACHELAY Député PS des Hauts-de-Seine et porte-parole de la Gauche forte, Marie-Anne CHAPDELAINE Députée PS d’Ille-et-Vilaine et Loreleï MIROT Consultante en communication politique