Les Relais Routiers ont toujours du succès (Vidéo)

Et depuis plus de 80 ans, les Relais Routiers continuent de fleurir. Le long des routes, oui, mais pas seulement. La capitale s’y met et surfe sur le côté désuet de ces établissements : nappes à carreaux, banquettes en skaï…(…)

Le journal, aujourd’hui transformé en magazine, continue d’être édité tous les mois depuis 1934 et reste consultable dans tous les Relais Routiers de France. «Ceux-ci ne cessent d’ailleurs d’augmenter depuis 3 à 4 ans, après un léger passage à vide», avance Laurent de Saulieu, petit-fils de François de Saulieu, aujourd’hui à la tête de la célèbre chaîne. C’est lui qui décerne le label Les Routiers aux établissements qui en font la demande. Et pour arborer la vignette, il faut répondre à un certain nombre de critères. En dehors du large parking et de la présence de sanitaires, l’établissement doit proposer un menu complet (entrée, plat, dessert, et parfois même boisson et café) entre 12 et 14 euros. C’est inscrit dans la charte d’adhésion. «Le prix du menu a toujours été fixé en fonction des frais d’un chauffeur, de ce qu’il peut se faire rembourser durant ses déplacements. Souvent c’est très peu», explique Laurent de Saulieu.

«Un authentique Relais Routier est un produit à vocation économique. Pour les restaurateurs mais également les clients, qui ont l’impression de faire une bonne affaire. On mange un repas complet et bon pour quasiment rien», confirme Marc Deffenain, gérant du Relais Routier de Bourges (3) depuis 18 ans. À Paris, le prix de la formule de ces nouveaux Relais Routiers sauce chic est un peu plus élevé : «Aux Bons Crus, la formule entrée plat tourne autour de 16 euros. Aux Marches, on monte jusqu’à 18 euros. On s’adapte au prix du marché, or cela reste très raisonnable à Paris», estime Margot Dumant, gérante des deux établissements.(…)

L’accueil est en effet un point essentiel. C’est ce que les routiers viennent chercher au bord d’une nationale. Souvent confrontés au même trajet sur une longue période, leurs vies sont assez monotones. «S’arrêter dans un même lieu régulièrement, c’est pouvoir garder un contact avec des têtes connues, discuter et être reçu par une patronne qui connaît votre prénom», témoigne Laurent de Saulieu. Le Relais est alors un point d’ancrage, un phare où ils peuvent avoir leurs habitudes, c’est rassurant. Conserver cela à Paris, dans une grande ville où le service peut s’avérer très impersonnel, est un véritable atout. On peut supposer que c’est le sentiment de se sentir «comme à la maison» qui continue de charmer un large éventail de clients aujourd’hui. (…)

Au-delà du lieu et de la clientèle, un Relais Routier c’est d’abord une carte. «Un restaurant routier ne peut pas mentir. On doit être sincère à tous les niveaux : dans notre rapport aux gens mais également dans la cuisine que nous faisons. Nous ne sommes pas là pour faire des choses à la mode», soutient Margot Dumant. À l’heure où la cuisine se veut toujours plus saine et toujours plus innovante, il est parfois bon de retrouver des lieux qui servent des plats français traditionnels, sans chichi ni fioriture. «Le plat emblématique d’un Relais Routier est la tête de veau. Je ne sais pas pourquoi, cela représente une certaine image de la France», plaisante Laurent de Saulieu. Tout comme les œufs mayonnaise, le saucisson brioché, le filet de bœuf ou les rognons à la berrichonne. «Quand on commande un plat, on sait exactement ce que l’on va avoir dans l’assiette. Il n’y a pas de surprise possible. Un steak au poivre reste un steak au poivre. On mange ce que l’on commande», complète Margot Dumant. Le plat accompagné de frites fait d’ailleurs partie des meilleures ventes de la maison, et cela en toute saison.

Ils ne traînent pas leurs casseroles
Les casseroles sont l’équivalent des étoiles Michelin pour un Relais Routier. Elles distinguent les établissements qui font un effort gastronomique notable. On les appelle des «Relais casserole». En plus de la traditionnelle formule entrée, plat, dessert, entre 12 et 14 euros, ils peuvent proposer des plats régionaux plus élaborés et plus chers. Les meilleures adresses sont recensées dans le Guide des Relais Routiers, édité depuis près de 70 ans. (…)

 

 

 

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