Les médias français n’ont pas beaucoup parlé de l’aide proposée par les Premiers ministres de Pologne, Hongrie, Tchéquie et Slovaquie au gouvernement italien, afin de stopper l’immigration illégale en Europe. Fort de sa coopération réussie avec l’Autriche et les pays de la route des Balkans, qui a permis début 2016 de fermer cette route en bloquant, contre l’avis de Berlin et Bruxelles, le passage entre la Grèce et les pays plus au nord, le groupe de Visegrád (V4) a envoyé, le 20 juillet, une lettre à Paolo Gentiloni pour lui proposer de contribuer financièrement et matériellement à la surveillance de la frontière méridionale de la Libye, à l’entraînement des garde-côtes libyens et à la création de hotspots hors d’Europe. Le but est, bien entendu, de pouvoir examiner les demandes d’asile avant de faire venir les éventuels vrais réfugiés, de décourager les migrations économiques et d’empêcher la venue de nouveaux djihadistes adeptes du terrorisme islamique.
« Nous croyons que les vrais demandeurs d’asile doivent être identifiés avant d’entrer sur le territoire de l’Union européenne. Nos frontières extérieures doivent être protégées, »
ont écrit les Premiers ministres Viktor Orbán, Robert Fico, Bohuslav Sobotka et Beata Szydło à leur homologue italien Paolo Gentiloni. Parallèlement, le V4 a exigé dans cette lettre transmise par le Hongrois Viktor Orbán, dont le pays occupe en ce moment la présidence tournante du groupe, que l’Italie ferme enfin ses ports à l’immigration illégale. Une exigence soutenue par l’Autriche, dont l’armée se prépare à défendre la frontière contre l’invasion migratoire passant par l’Italie et dont le ministre des Affaires étrangères a lui aussi appelé Rome à cesser de transférer les immigrants illégaux sur son territoire.
La réponse du président du Conseil italien aux pays d’Europe centrale et orientale ne s’est pas fait attendre. Dès le 21 juillet, Gentiloni déclarait ne pas accepter les leçons et les phrases menaçantes du V4 : « Nous n’avons pas de leçons à recevoir […]. On ne peut également pas accepter des paroles de menaces qui viennent de pays voisins. Nous disons de manière sereine que nous continuons à faire face à nos obligations. Nous demandons à ce que toute l’Europe remplisse ses obligations, sans qu’elle éprouve le besoin d’émettre des propositions douteuses. »
Ainsi, le gouvernement de centre gauche de Paolo Gentiloni a dévoilé ses cartes. Si des centaines de milliers d’immigrants débarquent chaque année sur les côtes de l’Italie et que des milliers d’autres se noient en Méditerranée, c’est parce qu’il le veut bien, que ce soit par idéologie ou pour d’autres raisons plus glauques. Il ne faut pas s’attendre à un changement de politique avec ceux qui gouvernent aujourd’hui à Rome, et les pays d’Europe centrale et orientale ne sont moralement pas tenus d’accepter la relocalisation chez eux d’immigrants que d’autres encouragent à venir toujours plus nombreux pour coloniser et islamiser notre continent.
Olivier Bault – Boulevard Voltaire